Le Ministère de l’Éducation Nationale et de la Recherche Scientifique du Burundi a procédé, ce 28 janvier 2025 dans un atelier tenu à Donatus Conference Center, au lancement officiel du programme d’appui à l’éducation fondamentale et à la mise en œuvre du plan sectoriel de l’éducation 2022-2030 du Burundi « Twige Twese ». Cofinancé par l’Union Européenne (UE), l’Agence Française de Développement (AFD) et l’Unicef, cet ambitieux programme a pour objectif de relever les défis et améliorer le système éducatif burundais.
L’éducation fait partie des domaines les plus prioritaires du gouvernement burundais. Le pays a besoin de cette éducation pour fournir un personnel très compétent pour accélérer son développement. Dans l’objectif du développement durable de l’éducation, rappelle François Havyarimana, ministre de l’éducation nationale et de la recherche scientifique, le Burundi a mis en place deux documents stratégiques, notamment le plan sectoriel de l’éducation 2022-2030 et la stratégie sectoriel du ministère de l’éducation nationale et de la recherche scientifique 2022-2027.
Tous ces documents visent à relever les défis auxquels fait face le système éducatif burundais à travers la réalisation des objectifs stratégiques servant à la vision du Burundi émergent en 2040 et développé en 2060. Pour y parvenir, le Burundi a procédé à des réformes, y compris la suppression des frais de scolarité à l’école fondamentale.
Le système éducatif burundais en difficulté

Bien que les engagements du gouvernement du Burundi aient enregistré des rapides progrès ces dernières années dans la scolarisation des enfants, le système éducatif fait face à des obstacles de taille selon Elisabetta Pietrobon, Ambassadrice de l’Union européenne au Burundi. « Un manque d’enseignants formés en nombre suffisant, des infrastructures scolaires et sanitaires insuffisantes, des disparités dans l’accès équitable à l’éducation, des taux d’abandon préoccupants, en particulier chez les filles et les enfants rapatriés, et une prise en compte encore insuffisante des enfants à besoins spécifiques », explique-t-elle.
Quid des solutions… ?
En réponse à ces défis, le programme « Twige Twese », fruit d’une collaboration entre le gouvernement burundais et les partenaires, a vu le jour. Avec un appui financier de 23,7 millions d’euros, dont 20 millions d’euros octroyés par l’UE, 2,5 millions d’euros par l’UNICEF et 1,2 million d’euros par l’AFD, le programme vise à offrir à chaque enfant des provinces de Bujumbura Mairie, Gitega, Muyinga et Kirundo une éducation de qualité et accessible à tous.
Pour y parvenir 3 objectifs suivants doivent être atteints : garantir l’accès à l’éducation fondamentale à tous, y compris aux enfants et adolescents actuellement exclus du système éducatif, améliorer la qualité des enseignements grâce à des formations initiales et continues pour les enseignants et à l’introduction d’outils et méthodes pédagogiques modernes, et intégrer le numérique dans l’éducation fondamentale et la fourniture de matériels didactiques et pédagogiques.

Pour France Bégin, représentante d’Unicef au Burundi, ce projet prévoit de nombreuses actions: « Il permettra non seulement la réhabilitation de 350 salles de classe, mais aussi la réintégration de 15.750 enfants et adolescents qui étaient jusque-là hors du système scolaire pour des raisons endogènes et exogènes au système éducatif. De plus, nous distribuerons des kits scolaires à 308.000 enfants, y compris ceux qui ne sont pas encore scolarisés.»
L’exécution du programme est prévue pour une durée de 3 ans et répartie en 2 volets. Le premier volet qui concerne le renforcement et la valorisation des enseignants sera réalisé pour une durée de 42 mois, donc jusqu’à juin 2027. Ce volet propose des actions telles que l’élaboration des modules de formations en réponses aux besoins identifiés sur le terrain, la mise en place d’une salle multimédia à l’Institut de Pédagogie Appliqué (IPA) et d’une salle vidéo à l’Ecole Normale Supérieure (ENS), la dotation des lycées à section pédagogiques des 4 provinces en matière numérique etc… Il contribuera à la promotion d’une éducation fondamentale de qualité, sensible aux questions de genre, inclusion du handicap, environnement et numérique.
Le deuxième volet qui concerne l’amélioration des conditions d’apprentissage au fondamental, sera mis en œuvre pour une durée de 35 mois, donc jusqu’à août 2027. Celui-ci s’occupe de différentes activités dont la réintégration de 15.750 enfants et adolescents déscolarisés, la sensibilisation de 3.300 leaders communautaires et religieux, la mise en place d’un système d’alerte précoce dans 110 écoles, l’équipement de 440 salles de classe, la mise en place et la réhabilitation des infrastructures sanitaires dans 110 écoles, l’installation d’équipements scolaires dans 88 écoles, la formation de 660 membres des structures communautaires sur la protection de l’enfance, la mise en place de 110 groupes d’écoute communautaires, la mise en place de 10 centres de ressources numériques, la formation de 440 enseignants et inspecteurs sur les TIC, la fourniture de kits informatiques (ordinateurs et tablettes) pour 100 écoles, la formation de 440 enseignants et inspecteurs sur les TIC et les méthodes d’enseignement innovante.
Résultats attendus
Outre la réhabilitation des salles de classe et infrastructures sanitaires, adaptées aux normes climatiques et aux besoins des enfants en situation de handicap, le gouvernement burundais et ses partenaires attendent de ce programmes d’autres réalisations notamment la mise à disposition de matériels didactiques innovants, pour des apprentissages plus interactifs et captivants, et surtout, un effort particulier pour inclure les enfants les plus vulnérables : ceux en situation de handicap, les rapatriés, ou encore ceux issus de milieux défavorisés.
Toutes ces activités ont pour objectif ultime l’augmentation du taux de scolarisation, en particulier pour les enfants en dehors de l’école, l’amélioration des conditions d’accueil et de la rétention scolaire, la réduction des violences faites en milieu scolaire, surtout celles basées sur les genres, l’amélioration de l’égalité des sexes, la réduction du fossé numérique et l’amélioration de la qualité de l’enseignement.
