Dans la continuité des 16 jours d’activisme contre les violences basées sur le genre, la délégation de l’Union Européenne met en place un système d’information pour les victimes potentielles, avec la participation du secteur privé.
D’après les études menées entre 2020 et 2024 par Eurostat (l’office statistique de l’Union européenne), FRA et EIGE, une femme sur trois subit des violences basées sur le genre au cours de sa vie, et ce dans le milieu domestique, professionnel, ou encore dans l’espace public.
Au Burundi, « Les VBGs sont loin de prendre fin car les chiffres sont relativement constants avec plus de 1100 victimes accueillies au sein du centre Seruka chaque année », a dévoilé Odette Nijimbere directrice provisoire du centre.
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C’est de cette réalité préoccupante qu’Ivo Hoefkens, chef de coopération à la délégation de l’Union européenne, part pour souligner la pertinence d’amplifier les efforts de lutte contre les VBGs, dans ces 16 jours d’activisme contre les VBG : « Pour l’Union européenne, la question d’égalité des genres est une priorité transversale. » « Dans tous nos programmes, il y a cet aspect-là, mais également, on mène des actes spécifiques pour prévenir et éradiquer toute forme de violence ». C’était ce 2 décembre 2024, lors du lancement officiel de la campagne d’information contre les VBGs.
Un système cyclique
Cette campagne qui est financée par l’Union Européenne sera menée par le consortium du secteur privé et de la société civile. Il s’agit notamment de la société de télécommunication Lumitel qui va relayer le message d’information à un million de femmes réparties dans différentes provinces du pays. Ce message véhicule l’orientation du destinataire au cas où il est témoin d’une violence. Le message contient également les numéros verts à contacter d’urgence : 79.77.55.55 pour le centre Seruka, et 79.90.37.99 pour l’association des femmes juristes du Burundi.
Du côté de la société civile, il y aura l’implication du Centre Seruka, mais également l’association des femmes juristes du Burundi (AFJB en sigle) qui œuvrent en collaboration dans la prise en charge holistique des victimes, comprenant l’assistance physique, psychologique, mais aussi judiciaire.
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Quant à Wasili, une société numérique de transport déploiera le message de prévention des VBG et contribuera également à porter le numéro vert à contacter en cas d’urgence. Mais d’ores et déjà, cette société se déclare déjà engagée pour des cas de VBG : « Avec une expérience de 5 ans dans le transport civil, nous sommes déjà militantes contre les VBG d’autant plus que nous recevons beaucoup d’appels téléphoniques des personnes qui désirent se déplacer vers des centres hospitaliers afin d’échapper aux VBG dans leurs ménages ; et ce, dans la confidentialité », a déclaré Raïssa Nahayo, directrice de cette société qui compte plus de 200 voitures, dont plus de 50 sont conduites par les femmes.
Déplacement sécurisé contre les VBG
Au moment où d’aucuns s’inquiétaient de la sécurité des femmes œuvrant dans cette société, les prestataires lèvent les confusions. « Il n’y a aucun danger à être prestataire de ce service en raison d’être une femme, ni de se faire déplacer par cette société », a éclairé Mme Mugisha Dorine, une conductrice de voiture du service Wasili. Cette brave femme après avoir débuté avec la société en 2019 explique : « Pour être client de cette société, on est d’abord enregistré dans une application qui permet de localiser la voiture et ceux qu’elle transporte. Vous comprenez que si un client est malintentionné et semble commettre un délit, un système d’alerte peut automatiquement le dissuader ».
Pour Giulia Trevisson Coppe, chargée du Programme genre à la délégation de l’Union européenne, le partenariat avec le secteur privé dans cette campagne présente une innovation : « La grande innovation consiste en l’implication des secteurs privés pour amplifier la portée de notre message. »
Pour rappel, cette campagne rentre dans le portefeuille du plan d’Action Genre de l’Union européenne pour la période 2021-2025 qui vise la sensibilisation au genre d’au moins 85 % de ses actions.
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