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Synergie des médias: 10 ans après l’incendie du marché central de Bujumbura

Incendie du marché central de Bujumbura : 10 ans après qu’est-ce qui reste ?

Dimanche 27 février 2023, une date à marquer d’une pierre noire pour les commerçants qui avaient des stands au marché central de Bujumbura consumé par un feu. Cet incendie a laissé les cœurs de plus de 7.000 commerçants dévastés, meurtris par la perte de tous leurs biens.

Après la construction du marché central de Bujumbura en 1994, sa gestion sera confiée à la Société de Gestion du Marché Central de Bujumbura (SOGEMAC) pour une durée déterminée de 30 ans. Avec plus de 3.000 stands actifs officiels et près de 7.000 commerçants, le marché central s’avère être un des piliers de l’économie nationale.  Ce dimanche du 27 février 2013, tout bascule, un cauchemar. L’espoir de toute une nation est ravalé.

Contre toute attente, un feu cyclopéen ravage le marché central de Bujumbura.  Selon la version officielle, l ’incendie s’est déclaré vers 6 heures et demie au quartier IV dans un stand contenant des habits et du matériel électronique (Télévisions et DVD).

Il va falloir de longues heures avant l’intervention des camions anti-incendie, les sapeurs-pompiers arrivent à 8 heures du matin, soit 2 heures après le départ du premier foyer d’incendie et ce sera un remue-ménage général, ce qui ne facilite pas leur travail.

Malgré les efforts fournis, l’incendie ne sera pas maîtrisé, il s’en suivra des tentatives de sauvetage des quelques biens encore à l’abri des flammes. Le désordre s’installe. A 10 heures et demie, impossibilité de distinguer les commerçants des pilleurs, des cris alarmants, des sirènes retentissent dans tous les coins : la désolation. Les sapeurs-pompiers se tournent vers les immeubles avoisinants le marché central pour éviter que ces derniers ne se propagent autour.

Etat des lieux

Après que le Gouvernement se soit engagé à construire un marché provisoire à Ngagara pour remédier à la situation désolante des commerçants qui ont perdu leurs biens au marché central de Bujumbura, il s’est observé un ouf de soulagement.

La plupart des commerçants qui ont pu se relever ont vite déménagé vers d’autres points de commerce de la ville de Bujumbura comme Jabe, Ruvumera, Kamenge et Kwa Siyoni.

Aujourd’hui, l’infrastructure est laissée pour compte tel un monument abandonné. Parmi les vendeuses de fruits et de légumes qui ont perdu l’espace qui leur servait de vente, il y a Madeleine, la quarantaine, elle est inconsolable : « Nous avons demandé à maintes reprises que le Grenier du Burundi soit réaménagé et réouvert pour que nous puissions vaquer à nos occupations dans notre ancienne espace de vente mais en vain ».

Ces dernières sont la cible régulière de la police qui leur répète qu’elles n’ont pas le droit de faire du petit commerce autour du marché central. Des fois, elles sont emprisonnées puis relâchées et souvent leurs marchandises sont confisquées mais ces battantes s’obstinent arguant que le peu de marchandises qu’elles essaient d’écouler constituent leur seule source de revenus.

Agnès, une jeune veuve avec 4 enfants à sa charge ne mâche pas les mots : « Plutôt mourir qu’abandonner le lieu qui me procure de quoi nourrir mes enfants. L’Etat devrait réhabiliter le Grenier du Burundi. Là, nous n’aurons plus de problème avec la police ».

Retour sur les promesses du Gouvernement

Depuis l’année 2014, moults engagements du gouvernement ont passés dans des annonces officielles arguant qu’un grand centre commercial pourrait être érigé à la place de l’ex-marché central de Bujumbura. Les choses ne se sont pas passés comme annoncées.

Le marché gagné par la société chinoise Jiangxi Jianglian International Engineering n’a jamais pu se concrétiser. Les motifs de la non-exécution de ce marché n’ont jamais été exprimés à l’endroit de l’opinion publique faisant de ce marché une affaire interne de l’Etat.

Le porte-Parole du Gouvernement Prosper Ntahorwamiye avait fait remarquer qu’aucune offre n’a été réceptionnée dans les délais prévus par les termes de référence et que le gouvernement a décidé de sensibiliser ses partenaires pour les intéresser à ce projet.

Mi 2021 : Le conseil des ministres adopte la feuille de route et le mémorandum d’entente pour la construction d’un centre commercial digne des normes internationales de 5 niveaux avec un parking obligatoire pour 400 à 500 véhicules au sous-sol et en surface, des salles de conférences/concerts et expositions, etc.

La note de requête présenté au Gouvernement par l’Association des Banques et Etablissements Financiers (ABEF) en décembre 2020 avait été analysé et agrée par le conseil des ministres.

Le choix du projet et de la maquette était prévu au mois de novembre 2021. La réception des études y compris les études d’impact environnemental ainsi que le lancement d’appel d’offre pour la construction de ce centre commercial étaient prévues au mois de juin et juillet 2022. Aussi, la pose de la première pierre est prévue au mois d’avril 2023.

L’inauguration de ce centre commercial est prévue au mois d’avril 2026. Nous avons essayé de joindre le représentant de l’ABEF pour s’enquérir de l’état d’avancement du processus en vain.

Par Dieudonné Bwitonzi, Jimbere Magazine

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