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Panique au bar : deux chimpanzés s’invitent au « Bahamas » !

Whisky, boissons Brarudi, Leffe Le 16 juin 2023, deux chimpanzés femelles, échappés du Musée Vivant, n’ont pas fait dans le détail. Ils se sont introduits au bar Bahamas, ont blessé un employé, consommé les boissons des clients et semé la panique chez tous ceux qui s’y trouvaient avant de partir… sans payer, bien entendu ! Récit

C’est vers 20 h que les deux chimpanzés, échappés du zoo du Musée Vivant, s’introduisent à l’improviste au bar Bahamas. Les clients en place sont en train de siroter de la bière. Panique générale. Effrayés par les cris des clients, les animaux font demi-tour, et se précipitent vers une boutique proche. Ils s’emparent des boissons, les consomment et reviennent chez Bahamas. « Plus brutaux qu’avant », confie M.N, un des membres du personnel.

Un des animaux agrippe un employé, le fait tomber par terre, le blesse dans le dos. Bonsoir le désordre: les chimpanzés errent dans tous les sens, font tomber des tables, les unes par terre, d’autres sur les clients, renversent les commandes déjà servies. Tout le monde cherche la porte de sortie. Régler ses factures ? Ce n’est plus l’affaire de personne. Ni les clients, ni les serveurs ne s’en soucient, poursuit notre source.

La virée n’est pas terminée : les chimpanzés prennent le contrôle du comptoir, se sentent comme chez eux. Ils se servent sans compter: whisky, boissons Brarudi, Leffe… Complètement ivres, ils se mettent à casser les bouteilles, les assiettes…

La scène se terminera vers 2 h du matin, moment où certains employés du Musée Vivant, qui ont poursuivi les animaux, ont pu les maîtriser », raconte toujours M.N.

Du côté de la caisse, les comptes ne font pas rire: une perte de 80.000 Fbu, des factures que les clients n’ont pu régler à cause du désordre. Il confie n’avoir pas encore bien comptabilisé tous les dégâts matériels enregistrés mais, dit-il, la note sera sans doute bien plus salée, avec les bouteilles et tables cassées, pour ne citer que cela.

Les responsables du Bahamas se tournent vers le Musée Vivant pour demander la prise en charge des soins de santé de l’employé blessé, ainsi que le dédommagement de tous les dégâts: «Lorsque nous nous sommes rendus sur place pour déclarer les pertes, jusqu’à ce 20 juin, on ne nous a pas reçus. Jusqu’à présent, aucun responsable du Musée n’est venu s’enquérir des dégâts, afin de pouvoir au moins s’en excuser »

Vénantie Mukamuhizi, conservatrice au Musée Vivant

Anesthésiés et enroulés dans une moustiquaire

Vénantie Mukamuhizi, conservatrice au Musée Vivant, raconte le « parcours » de ces chimpanzés femelles. « Certains employés, accompagnés d’un vétérinaire et d’un responsable chargé des chimpanzés au niveau national ont pu les faire retourner dans leur demeure le lendemain », dit-elle. Menacés de fatigue et sans matériel adéquat, ils ont eu recours à des injections d’anesthésie pour les neutraliser, avant de les emmener dans leur habitation, enroulés dans une moustiquaire.

Mme Mukamuhizi indique que les animaux se sont évadés alors qu’on était en train de réhabiliter leur cage. « Les ouvriers étaient en train de souder, les chimpanzés ont eu peur des bruits. Ils se sont agités jusqu’à briser une partie de la cage en fer à béton, et se sont échappés. »

Jacques Bigirimana, Directeur Général du tourisme au Burundi, indique que lorsque ces chimpanzés étaient en dehors du Musée Vivant, certaines personnes ont eu peur, d’autres ont tenté de les intimider. Tous ces gestes ont fait que les primates se sont mis sur la défensive, et se sont « énervés ».

Les chimpanzés, membres du patrimoine national

Bigirimana rappelle alors au public comment s’y prendre dans de telles situations. « En principe, lorsqu’on voit un chimpanzé, il est déconseillé de courir, sinon, lui aussi court après toi. S’ils ont causé des dégâts dans le bar, c’est parce que les gens ont eu peur et ont voulu fuir au lieu de les apprivoiser et leur donner à manger : de la banane mûre, des mangues, par exemple. »

Et de poursuivre : « Si un animal s’échappe, ce n’est pas par ce que l’administration du Musée l’a voulu ainsi, c’est un incident. Je suis surpris d’entendre un citoyen venir déclarer les pertes et réclamer des dédommagements auprès du Musée Vivant. »  

Plutôt, tous les Burundais devraient être patriotes, reconnaître que le Musée Vivant n’est pas le bien d’une personne, mais un patrimoine national. Un lieu touristique. Si un animal s’évade, nous devrions tous fournir des efforts pour le faire retourner, au lieu de lui lancer des pierres ou revendiquer des dédommagements. »

Jacques Bigirimana, indique néanmoins que la direction du Tourisme envisage de mettre en place des mécanismes d’indemnisation des victimes, en cas de dégâts causés par un élément du patrimoine du Musée Vivant.

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