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Deux-roues et tricycles: respect des limites de circulation, mais le port de casques oublié

La mesure de limitations de zone d’activité des vélos, motos et tricycles est largement respectée depuis son entrée en vigueur. Cependant, le port du casque pour les taxi-moto et leurs clients semble relégué aux oubliettes

La mesure délimitant l’espace de fonctionnement pour les usagers de vélos, motos et autres tricycles aux seuls quartiers périphériques de la capitale économique du Burundi a été annoncée par Gervais Ndirakobuca, alors ministre en charge de sécurité publique le 10 mars 2022.

Elle ne tardera pas à entrer en vigueur le 21 mars 2022, avec une double mission: « faire de Bujumbura une ville attrayante » pour de potentiels investisseurs et touristes, et surtout « réduire les accidents de circulation ». Les chiffres avancés alors, sont saisissants: 130 morts et 1970 blessés de janvier 2021 à janvier 2022, soit une moyenne de 10 morts et 164 blessés par mois.

Depuis, le constat est que la mesure est respectée. Au sud de la ville, les conducteurs des deux-roues et tricycles déposent les clients avant d’arriver au pont délimitant Kanyosha et Kibenga, où une sorte de parking leur est réservé.

Même constat au nord de la ville où ces conducteurs ne travaillent que dans la périphérie leur réservée : ils se sont éloignés de la Gare du Nord où la limite à ne pas dépasser est fixée à la 2ème avenue de la zone Kamenge, avec une pancarte bien visible à cet effet pour ceux qui voudraient jouer aux malins.

Toutefois, selon des sources interrogées sur place, il arrive que cette injonction soit violée par quelques conducteurs zélés surtout pendant le soir : « Ils profitent de ces heures car souvent les agents de la police ne sont pas nombreux le long des voies. »

Quelques exceptions

Le président de l’Amotabu (Association des taxi-motos du Burundi) souligne que les motards respectent largement cette mesure, «même s’il y a des déviances comme il en existe dans d’autres domaines de la société.»

A côté de ces usagers de vélos, motos et tricycles à des fins commerciale ; les propriétaires des deux-roues et des tricycles privés, ceux des associations ou du gouvernement peuvent circuler au-delà des périmètres fixés, voire atteindre le centre-ville de Bujumbura sans problème. Il suffit d’en faire la demande auprès des commissariats de police.

L’ignorance de port de casque, une réalité

Si la délimitation des périmètres autorisés pour les tricycles et les deux-roues est respectée, le port obligatoire du casque de protection est le cadet des soucis pour la plupart des motards: en moyenne, seuls 5 sur 10 en portent sur différents parking visités.
Souvent d’ailleurs, le conducteur en porte et pas son client, alors que l’Article 12 alinéa 8 du Code de la Route du Burundi oblige les motards de se munir de deux casques, dont l’un pour le client.

N.G., un motard rencontré au parking de Kamenge, reconnait la nécessité de se munir de deux casques mais fait savoir que lorsqu’il le porte, « il n’entend plus bien ce qui se dit aux alentours. Je risque surtout de rater des appels des clients, qui m’interpellent souvent en sifflant. »

Par ailleurs, affirme-t-il, la majorité des clients eux-mêmes n’en demandent pas : « Certains disent avoir peur d’attraper des maladies par les temps qui courent, d’autres clients ne voient pas la nécessité d’en porter puisque les courses sont de plus en plus courtes. »

Ce reportage a été effectué par Willy Frid Irambona, en stage au sein du Magazine Jimbere, dans le cadre du dossier sur le suivi des mesures de salubrité et de sécurité prise en Mairie de Bujumbura.

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