Des travailleurs qui font la propreté des routes de la mairie de Bujumbura affirment prester sans contrats ni assurance-maladie, alors que certains d’entre eux exercent depuis plus de 10 ans. Ils déplorent une maigre rémunération et demandent à la Mairie de leur prévoir un contrat de travail qui détermine leur rémunération
Il est 9h00 sur le Boulevard de l’Uprona, des femmes sont en train de balayer les débris éparpillés le long de cette route. M. D, l’une d’elles indique qu’en Mairie de Bujumbura, plus de 600 personnes, des femmes et des hommes, travaillent dans le domaine de la salubrité. L’objectif ? Rendre la capitale économique du Burundi propre, attrayante et touristique. Cette maman de 46 ans fait savoir qu’elle fait la propreté des routes de la ville de Bujumbura depuis 2005. « Ça fait 19 ans que je travaille sans contrat et je reçois 2.500Fbu par jour », dit-elle, soulignant que «cette somme est minime, et je n’arrive pas à satisfaire les besoins de ma famille ». M.D précise que les hommes qui coupent le gazon reçoivent 3000Fbu, tandis que ceux qui s’occupent des fleurs reçoivent 5.000Fbu par jour.
Malgré cette rémunération dérisoire, certains de ces travailleurs indiquent qu’ils peuvent passer quatre mois sans toucher le moindre sou. Et une fois régularisés, « nous recevons la rémunération d’un seul mois » confient-ils.
M.D indique également que ne pas avoir de contrat implique aussi l’absence de contrat d’assurance-maladie. En cas d’accident du travail, indique-t-elle, « nous utilisons les frais de la caisse sociale que nous avons instauré entre nous. Néanmoins, le faible revenu que nous recevons devient un obstacle pour les soins de santé ». Les requêtes de ces travailleurs sont d’avoir un bon contrat avec une assurance-maladie.
Des contrats pour les travailleurs journaliers ?
Selon Evariste Nibigira, secrétaire général du syndicat du personnel à l’Institut National de la Statistique du Burundi, « les contrats définissent notamment les conditions de paiement, les négociations, les attentes en matière de services et les obligations de conformité. » D’ailleurs, ajoute-t-il, l’article 15 du Code du Travail stipule que « le journalier est un travailleur engagé et payé à la journée. »
Néanmoins, M. Nibigira confie que si l’employé travaille plus de six mois, son patron doit lui donner un contrat de travail sans oublier la carte d’assurance maladie: « Des employeurs qui ne respectent pas cette règle, font des erreurs.» Pour ce qui est de l’assurance-maladie aux travailleurs, «l’article 11 du Code du Travail stipule que tout travailleur doit bénéficier de l’assurance-maladie et que la prévention des accidents du travail est une obligation impérative de chef d’entreprise ».
Sur ce sujet des contrats, Alain Nijimbere, responsable de la salubrité en mairie de Bujumbura n’a pas voulu s’exprimer.
Cet article a été rédigé par Ninette Inkamiyayera, bachelière en journalisme à l’Université du Burundi, en stage au sein du Magazine Jimbere.