Au moment où les autorités insistent sur la propreté des espaces publics pour rendre la ville de Bujumbura plus attractive, la constance dans l’entretien des routes de la capitale économique fait défaut. Le point
Dans le cadre de l’embellissement des espaces publics, la mairie de Bujumbura procède depuis plusieurs années à la plantation d’arbres ornementaux le long des terre-pleins des grandes routes, notamment les boulevards Mwezi Gisabo, Uprona, l’Avenue du Japon et la Chaussée du Peuple Murundi.
Le gazon ou différentes espèces de fleurs ont été plantées le long de ces terre-pleins avec consignes aux passants de traverser la route en passant exclusivement par les sentiers pavés qui sont aménagés au milieu de ces longues pelouses. Toutefois, cette verdure entretenue par la Mairie est sujette à une menace: les piétons.
Le non-respect des indications
Mardi, 26 mars 2024, le constat est sans appel : la pelouse la plus envahie est celle de la Chaussée du Peuple Murundi desservant le Nord de la ville de Bujumbura en passant par la permanence nationale du parti au pouvoir. L’espace de cette route qui devrait être couvert du gazon est caractérisé par des zones sèches, et de petites portions restées gazonnées se font observer.
Malgré les petits panneaux placés au milieu sur lesquels est mentionné « Passage interdit”, les piétons traversent cette route sans aucun souci de préserver l’espace vert, comme s’il n’y avait pas les passages réservés à la marche. Bien plus, même le gazon qui reste n’est plus entretenu.
Quant au boulevard de l’Uprona, le terre-plein n’est pas encore menacé grâce au renouvellement de la pelouse. Mais cela peut être éphémère suite aux signes avant-coureurs qui se font déjà observer.
En effet, depuis le 2 mars 2024, date de la plantation des fleurs en remplacement du gazon qui avait massivement poussé, quelques piétons commencent à déraper en passant à travers les jeunes plantules. Les sentiers qui sont aménagés pour servir de passage semblent totalement ignorés. Une autre menace pour ces fleurs est la présence de toutes sortes de déchets au milieu de ces terre-pleins qui sont jetés par les passants.
Quid de la pérennité des mesures ?
Les différentes mesures ont été prises par la mairie de la ville mais aussi par l’administration de la commune urbaine de Mukaza, mais le problème persiste quant à leur application durable.
A titre d’exemple, le 21 septembre 2021, l’ancien administrateur communal de Mukaza, Rénovât Sindayihebura, avait annoncé une amende de 10 mille FBu contre tout passant attrapé en train de piétiner le gazon. Malgré ces mises en garde, les résultats restent mitigés.
En outre, la population semble ne pas être suffisamment sensibilisée sur cette nécessité. X.N, un passager qui traversait le Boulevard de l’Uprona, reconnaît l’importance de prendre soin des routes et tout ce qui s’y trouve comme les ornements. Pourtant, il remet en cause le degré d’engagement des pouvoirs publics dans le suivi des mesures qu’ils annoncent: « Il est vrai que les gens n’honorent pas certaines mesures. Mais il faut signaler que si les autorités compétentes ne procèdent pas à leur suivi et l’application des sanctions au cas où elles sont enfreintes, le citoyen tend à oublier complètement certaines règles. »
Par ailleurs, salue-t-il, la mesure qui avait été prise pour entretenir les routes et maintenir la propreté était une initiative louable : « Ce qui fait défaut, c’est la conscience du public qui semble ne pas être impliqué dans le respect de certaines règles. »
Ce reportage a été effectué par Elysée Niyontoranwa, en stage au sein du Magazine Jimbere, dans le cadre du dossier sur le suivi des mesures de salubrité et de sécurité prise en Mairie de Bujumbura.