Alors que la dérogation qui leur avait été accordé pour se mettre en ordre et obtenir un visa d’établissement au Burundi approche de sa date butoir, le 23 de ce mois, à moins d’une dizaine de jours, seul un dixième des 6000 étudiants congolais s’y sont conformés. Le reste sombre dans le désespoir…
Un petit rappel
Au mois de septembre dernier, le Gouvernement du Burundi avait pris la décision d’expulser les étudiants congolais résidant au Burundi « sans passeport dans lequel est incorporé le visa d’établissement », selon les propos du porte-parole du Ministère de la Sécurité Publique, Pierre Nkurikiye.
Dans le feu de l’action, 138 étudiants ont été arrêtés et immédiatement renvoyés dans leur pays natal.
Une situation qui touchait des milliers de jeunes congolais utilisant le titre de voyage CEPGL comme document de séjour au Burundi, alors que celui-ci n’est pas reconnu par les chargés de la sécurité publique burundaise.
Depuis, ces expulsions pour faute de documents réguliers ont plongé les étudiants congolais dans les universités burundaises en situation d’instabilité.
Le CECOB (Collectif des Etudiants Congolais vivants au Burundi) a dû mener des pourparlers avec le ministère habileté pour trouver une solution palliative à ce problème afin que les étudiants finissent l’année académique qui touchait à sa fin dans l’enseignement supérieur.
A l’amiable fut prise une décision qui leur accordait une dérogation jusqu’au 23 de ce mois . Mais…
Malgré l’accalmie, l’orage menace toujours à l’horizon
« Nous avons apprécié la décision du gouvernement burundais de nous accorder du temps pour nous mettre en ordre. Nous comprenons l’appel et la nécessité de nous munir de tous les papiers officiels pour s’établir au Burundi, notre pays d’accueil. C’est incontournable et très légitime pour une nation» observe Vital Cirhuza, président du collectif, avant d’ajouter: « Le grand problème et qui bloque la majorité des étudiants est la cherté du passeport congolais, qui équivaut à 250 USD, ce qui n’est pas à la portée de n’importe quel étudiant .»
Cherchant de l’aide auprès de l’autorité congolaise, le représentant du collectif fait savoir qu’ils ont soumis leur cas à l’ambassade de la RDC au Burundi, ainsi qu’aux autorités locales. La question est même parvenue au Président Felix Tchisekedi lors de son passage au Sud-Kivu, sans réponse jusqu’à date.
Vital Cirhuza admet qu’à part les démarches administratives auxquelles le Cecob s’est attelé pour trouver une issue à l’impasse, le collectif continue de faire une sensibilisation aux nouvelles vagues des étudiants qui viendraient continuer leurs études au Burundi pour la prochaine année académique de bien vouloir se mettre en ordre avec les documents exigés.
F.I est un étudiant congolais de l’Université Lumière de Bujumbura: « Malgré la trêve qui nous a été accordé, lors des fouilles perquisitions dans quelques quartiers de la capitale, il y a des étudiants congolais qui sont toujours arrêtés. J’implore le gouvernement burundais de majorer encore le délai de la dérogation. »
Quant à un des recteurs des universités privées du Burundi, dont presque le tiers de sa population estudiantine est originaire du Congo, une entente en faveur des étudiants est à prioriser. :« Les deux gouvernements devraient s’asseoir ensemble pour résoudre ce problème afin pour que les étudiants puissent d’abord terminer l’année académique, mais également terminer leur cursus universitaire.»