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« Le document de voyage CEPGL n’octroie pas aux Congolais le droit d’étudier au Burundi »

Alors que la plupart d’étudiants congolais utilisent le titre de voyage CEPGL comme document de séjour au Burundi, celui-ci n’est pas reconnu par les chargés de la sécurité publique burundaise. Avec l’arrestation et l’expulsion de 138 de leurs compatriotes depuis le mois d’août faute de documents réguliers, les étudiants congolais dans les universités burundaises vivent une situation d’instabilité.

La cour de l’Université Espoir d’Afrique vide, un lundi matin. L’image, forte, rappelle à quel point les universités burundaises sont prisées par les jeunes de l’Est de la RDC (et même par les Rwandais, n’eut-été la brouille entre les deux pays cousins de part et d’autre de la Kanyaru). La Hope University donc en léthargie: elle accueille environ 1.500 sur les 6.000 étudiants congolais suivant cours au Burundi.

Aucun ne s’est présenté aux cours ce 23 septembre 2019 suite notamment à l’appel à la grève de la représentation de ces étudiants, qui protestait contre les rafles organisées par la Police Nationale du Burundi visant les séjours irréguliers. L’instabilité au sein de la communauté estudiantine congolais a pris de l’ampleur depuis ce mercredi 18 septembre 2019, quand 30 étudiants irréguliers ont été appréhendés dans la commune Ntahangwa précisément dans la zone Cibitoke, avant d’être refoulés vers la RDC.

C’est donc pour désamorcer la situation que la Police burundaise a tenu une conférence de presse dans l’après-midi de ce lundi 23 septembre. « Comme il est indiqué sur celui-ci, le document de la CEPGL permet uniquement de circuler au Burundi pendant un délai de trois mois. Le seul document qui permet d’étudier au Burundi est un passeport à l’intérieur duquel se trouve un visa étudiant » clarifiera Pierre Nkurikiye, le porte-parole du Ministère en charge de la Sécurité Publique.
Auparavant, il avait tenu à rappeler que « la fouille-perquisition fait partie des actions de routine de la police. L’intérêt porté sur la classe estudiantine découle du fait que beaucoup de Congolais sur le sol burundais se font passer pour des étudiants » ajoutera le Commissaire de police.

« L’année académique touchait à sa fin »

Pourtant, dans les milieux académiques, surtout privés dans lesquels se retrouvent la plupart d’étudiants congolais, la panique est loin d’être retombée: « Depuis que je suis ici, c’est la première fois que cette fouille se fait. Avant, je rentrais au pays à chaque les trois mois pour renouveler mon document de voyage et ça a toujours fonctionné pendant les 3 années que je suis ici » raconte Yvan Ngoy, étudiant à l’Université Espoir d’Afrique.

Et au président de la communauté estudiantine de la dite Université et vice-président du CECOB (Collectif des Etudiants Congolais au Burundi) d’abonder dans le même sens en demandant clémence pour ses concitoyens: « L’année académique dans toutes les universités touche à sa fin. Obtenir un passeport en RDC exige un délai de 3 mois. Nous supplions que les autorités burundaises et l’Ambassade du Congo au Burundi s’asseyent ensemble et nous permettent de nous conformer à la loi sans toutefois interrompre notre cursus universitaire » implore Victoire Nyakalundi, le vice-président du CECOD.

Interpellation à l’ordre

Conscient du danger qu’encoure ces étudiants au cas où la diplomatie n’aboutirait pas à une dérogation, le porte-parole de la police les interpelle à se conformer à la loi: « Nous demandons aux responsables des établissements surtout universitaires de vérifier au moment des inscriptions que tous les étrangers qu’ils accueillent possèdent des documents légaux. Sinon, ils verront les étudiants, même au courant de la formation ».

Pour ce qui est de l’appel à la grève par les responsables de la CECOD, Pierre Nkurikiye indique « le Ministère n’a pas encore eu notion de cet appel par voie légale. Une fois que cette dernière s’annoncerait légale, j’interpelle les responsables de la CECOD à interroger la loi avant de poser toute acte pour défendre des gens qui ne sont pas en conformité avec la loi. Sinon, les auteurs risquent une expulsion à vie du Burundi ».

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