Si les femmes leaders « Imboneza » de la commune Ntega en province Kirundo ont pu braver leur peur et se mettre en action, c’est bel et bien grâce aux formations sur le leadership octroyés par Dushirehamwe et CPAJ, partenaires de SFCG.
Etre à la recherche du bien de la communauté, à l’écoute de toutes les parties, un travail d’équipe, sont entre autres les qualités d’un bon leadership qui ont marqué l’esprit des femmes de la commune Ntega, bénéficiaires du projet en leur honneur.
Dans l’atelier où une séance de restitution a été organisée par le CPAJ et Dushirehamwe, elles se sont fait remarquer par leurs multiples interventions, expériences depuis qu’elles se sont frottées aux enseignements sur le leadership. La commune doit certainement profiter de l’émergence des leaders nouvellement formées. Les femmes membres de Dushirehamwe se sentent désormais plus concernées par les maux de leur commune et prêtes à y apporter des pistes de solution.
Les grands maux de Ntega
L’ivrognerie, l’intolérance politique, la consommation de boissons prohibées, les conflits ethniques, fonciers, l’augmentation des nécessiteux, sont les plus grandes afflictions qui rongent la commune Ntega. Et la nouvelle génération ne se laisse pas intimider par qui ou quoi que ce soit pour contrer ces encombres : « Avant ces formations, c’est à peine que ma langue pouvait se délier en public. Actuellement c’est devenu une habitude de sensibiliser la communauté sur les méfais de l’ivrognerie», souffle Olive Kamarashavu, un leader de la zone Mugendo.
« Je n’avais pas confiance en moi. Jamais, je n’aurais pensé que des hommes pouvaient écouter ce que j’ai à dire. C’est vers moi actuellement qu’ils se tournent pour régler des différends», renchérit Pascasie Uwimana, bénéficiaire de Dushirehamwe.
Ainsi, un couple interethnique dont leurs familles respectives s’opposaient à un mariage connaitra une issue heureuse grace à Olive Kamarashavu, en plus des conflits fonciers réglés avant qu’ils n’atteignent les instances judiciaires. Les mérites d’Olive Kamarashavu seront vantés jusqu’auprès du chef de zone de Mugendo.
Mais … Tout n’est tout de même pas rose
Nul n’est prophète chez soi. Les leaders se frôlent dans leur mission par manque de confiance de leurs voisins. « D’autres nous demandent avant tout de quelle association ou organisation relève nos initiatives », ajouteront-ils. Ce n’est pas tout, alors que les situations qui requièrent leur intervention les emmènent dans des endroits plus éloignés, les bénéficiaires du projet dénoncent un manque de frais de déplacement : « J’ai un jour payé de ma propre poche pour faire soigner un blessé d’une bagarre ».
Après des travaux en groupe par zones, les bénéficiaires décideront de donner un coup de neuf à 10 maisons de femmes démunis de la commune Ntega.