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Wilbert Dusabe, le génie du rural

Ici, les haricots dans la boîte de conserve, vieux de près de 4 ans, et toujours comestibles selon Wilbert Dusabe/DR

Jeune aux potentialités arrosées par des péripéties et secousses inédites après sa formation universitaire en électromécanique à l’université du Burundi, Wilbert est devenu aujourd’hui un grand messager du développement du Burundi. Une pépite au service de la Communauté…

Originaire de Kibogoye, une des collines de la commune Giheta en province Gitega, Wilbert (36 ans), malgré son dévouement à l’agri-élevage, est pourtant licencié en électromécanique à l’université du Burundi depuis 2013. Comme d’autres jeunes, il est passé par la case chômage, cherchant en vain du travail qui correspondait à son profil. Veilleur non payé tout d’abord, il postule ici et là pour plusieurs appels d’offres lancés par diverses entreprises de Bujumbura, sans succès : « J’étais pourtant convaincu d’avoir le meilleur profil. »

Aide-maçon au grand technicien du biogaz

Débouté, Wilbert demande un job pour travailler à titre d’aide-maçon dans des chantiers en cours. Là aussi, il est rejeté. Lâché par les dieux, pense-t-il, le pauvre propose ses services aux aide-maçons : être veilleur de nuit en échange d’une couche et surtout, devenir leur aide notamment pour mettre en ordre les outils laissés par les maçons, assurer la protection ainsi que la propreté des lieux… Les meilleures choses arrivent au moment où on s’y attend le moins, dit-on. Un jour, les aide-maçons (ses patrons), ivres, défèquent dans la cour du chantier et l’obligent à rendre propre le lieu. Une idée étrange tombe alors dans son esprit : « Emballe cette matière fécale, conserve-la scrupuleusement à l’aide d’un sachet et va voir demain le phénomène. » Curieux, le jeune procède cela ainsi. Le lendemain, il trouve le sachet rempli de gaz. Et c’est de là qu’est né son génie de fabrication du biogaz.

Il affirme « avoir été le premier Burundais innovateur dans la technique de stockage des gaz dans des ballons » mais aussi la construction en béton vibré. Par ailleurs, c’est grâce à son savoir-faire qu’il a été sollicité en Zambie, Sénégal, RDC, Ouganda, Bénin, bientôt en Côte d’Ivoire et RDC pour appuyer dans de telles techniques.

Le Président Evariste Ndayishimiye en visite à la Maison de Fermier qui comprend un Centre de formation en bonnes pratiques d’élevage et d’agriculture

Référence nationale dans l’agropastoral

Ce père de famille ambitieux, très humble et serviable, est devenu au fil des années un don pour les autres jeunes burundais, principalement à travers La Maison du Fermier, son école-atelier. Depuis 2016, plus de 894 jeunes dont 397 filles/ femmes venues de 10 provinces ont déjà bénéficié des formations en élevage piscicole, avicoles, cuniculture et celui des porcins.

Quid de son rêve ? Wilbert ne se donne pas de répit, dit-il, « tant qu’au moins 10.000 jeunes ne seront pas des producteurs agricoles autosuffisants, capables d’employer à leur tour, au moins 50 chacun. » Il projette de mettre également en place une usine de production de viandes (porcs, bœuf, poulets) et poissons. Outre les activités déjà citées, Wilbert Dusabe est connu pour sa technique de conservation du haricot cuit (pendant plus de 2 ans), la production d’asticots de mouches sauvages comme aliment pour volailles et porc, l’élevage des poissons en montagne, la germination du bananier, ananas, pommier ainsi que le manioc, etc.

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