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Université du Burundi : dans la peau d’un étudiant au campus Buhumuza

Les étudiants sont logés dans un home accueillant 102 étudiants situé à moins de 5 minutes du campus. Le loyer et la restauration sont à leur propre charge. Dans notre second reportage sur le campus, focus sur des conditions de vie peu enviables.

4 étudiants se partagent une pièce constituée d’une véranda et de 2 chambrettes, l’une faisant office de salon, l’autre de chambre à coucher avec 2 lits superposés. Les étudiants ont aussi droit à 15 latrines pour se soulager, et une pièce commune servant de cuisine. Ils ont également à leur disposition 2 nettoyeurs qui s’occupent de l’hygiène et de la propreté du campus. « L’université s’est mis d’accord avec le propriétaire pour construire un dortoir et a signé avec lui un contrat de bail de 3 ans. A chaque fin du mois, une somme de 10 000 Fbu est automatiquement relevé sur le prêt-bourse de chaque étudiant pour le loyer », explique Dr Emery Nukuri, Doyen de l’Institut d’Administration et de Cartographie Foncière.  

La facture d’eau et d’électricité est également payé par les étudiants. Néanmoins, ceux-ci vivent mal leurs coupures incessantes. Souvent, le campus n’est servi que durant les heures avancées de la nuit. D’ailleurs à cet effet, ils réclament l’installation d’une citerne, requête que l’administration du campus affirme avoir déjà transmise au bailleur. Les étudiants craignent aussi pour leur santé à cause de l’insalubrité de l’eau (boueuse) à Cankuzo. Une recommandation de chauffer l’eau avant de la consommer leur a été adressée par l’administration du campus dans le but de se prévenir des maladies dues au manque d’hygiène.

Le calvaire des denrées alimentaires chères sur le marché

Chaque étudiant contribue pour la ration. Ils se mettent ensemble en groupe de 4 à 8 individus, et cotisent pour pouvoir manger. Pour autant qu’elle soit moins mouvementée, la vie à Cankuzo n’est pas moins chère. « Contrairement à ce que les gens pourraient croire, ici la vie est vraiment dure. A titre d’exemple, un ½ Kg de riz coûte entre 1200 et 1400 Fbu. La farine de manioc coûte 750 Fbu le kg, et 1200 Fbu celui du maïs. 1 kg de haricots varie entre 1200 à 1400 Fbu alors qu’on doit débourser 500 Fbu pour avoir 4 bananes. D’après ce qu’on raconte, les prix auraient monté avec notre venue », se plaint Belyse Kubwimana, vice-déléguée générale des étudiants.

La cause majeure de l’envolée des prix des denrées alimentaires, selon Felix Birahanyi, Conseiller socio-culturel du gouverneur de la province Cankuzo est plutôt les conditions climatiques qui n’ont pas été favorables au cours de la précédente saison culturale, mais également de la spéculation de certains commerçants de mauvaise foi appelés « abadirigiza » qui achètent à bas-prix les récoltes dans les rues qui mènent au marché, et vont les revendre à leur tour à un prix exorbitant au marché. A ce sujet, il fera savoir que des réunions ont eu lieu pour décourager ce mauvais comportement en identifiant et sanctionnant les auteurs.

A côté des problèmes cités, les étudiants sollicitent des moustiquaires, ce qui n’est pas une demande superflue dans cette partie où pullulent des moustiques. Et enfin, un véhicule pour pouvoir transporter les nécessiteux comme il est d’usage dans d’autres campus est indispensable, par exemple si un étudiant tombe malade.  A ce propos, le Doyen indique que l’appel d’offre pour d’achat d’un véhicule a déjà été lancé.

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