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Ils nous inspirent

Le mentorat pour dire aux jeunes filles: « Yes you can! »

Dernière journée du cycle des rencontres de mentorat: la ministre de l’Education entourée par l’Amb. Caecilia Wijgers (Pays-Bas) et le Représentant-pays de Care International Dr Juvénal Afurika

Le point de départ de ce projet d’African Women in Action, soutenu par Care International Burundi: les filles au Burundi manquent souvent de modèles locales, à même de les inspirer pour affronter les défis culturels vers la réalisation de leurs rêves…

« Une étude d’ONU Femmes montre qu’à l’âge de 6 ans, les filles considèrent déjà les garçons comme ayant plus de chances d’être brillants et plus aptes aux activités pour ‘personnes vraiment intelligentes’ que leur genre. » Ces mots entendus dans le discours de la ministre en charge de l’Education lors de la clôture des activités de mentorat organisés par African Women in Action en partenariat avec Care International Burundi, traduisent le contexte psychologique dans lequel les filles au Burundi grandissent.
Cette représentation du monde réduira progressivement les ambitions de plus d’une, à force de stéréotypes, interdits et autres épouvantails d’une société qui a peur de femmes ambitieuses, jusqu’à en faire ce qu’on attend d’une femme « comme il faut ». Souvent, une mère au foyer…

D’où cette série de rencontres entre jeunes filles et femmes d’influence, leaders et entrepreneurs, comme l’explique Nicole Uwimana, Directrice Générale et fondatrice d’African Women in Action« Il faut encourager les jeunes filles à poursuivre leurs ambitions professionnelle et oser rêver au-delà des stéréotypes culturels basés sur le genre ».

Au total 22 filles vont participer à quatre séances de mentorat, dont 10 du post-fondamental issues des clubs santé « Menyumenyeshe » et du hub d’innovation « Nawe Nuze » encadrés par Care International Burundi.

« Rise and Be a Force« 

Pour traduire l’esprit de ce projet, rien de mieux que la devise d’African Women in Action »: « Rise and Be a Force », « se lever et constituer une force »… Et apparemment, les graines de cette prise de consciences ont été semées avec succès.

Sibia Uwinka, du Lycée municipal de Ruziba, musulmane, affirme depuis la semaine dernière qu’elle veut être « Président de la république ». Face à ceux qui sont tentés de se moquer de Sibia, Danny Laure Migisha, jeune fille du Lycée municipal de Gihosha souligne calmement que « tout commence par là. Se fixer une barre, très haut. Et tout faire pour l’atteindre. Prendre notre destinée en mains, et ne pas se laisser anéantir par des préjuges discriminatoires. Voilà les résultats de ces discussions avec des mentors ».

Caravane de mentorat

Lundi, le premier groupe formé par de jeunes filles aspirants à devenir des entrepreneurs a rencontré au siège de la galerie 257Arts, 4 businesswomen.

Raïssa Kwizera du Lycée de municipale de Ruziba avouera après la discussion que « Samantha de 257arts a été pour moi une inspiration pour ce qu’elle est la véritable image de l’entrepreneuriat « In the making ». Savoir agencer des pas que l’on peut gérer, ne pas se décourager quand bien même rien ne marche, et surtout de bien s’entourer, c’est ce que j’ai acquis du parcours de Rosaline Kamariza d’IngoMag ».

Pour la deuxième journée, le deuxième groupe aura eu l’honneur de rencontrer Marjan Montazemi, Représentante-adjointe de l’Unicef Burundi et l’Ambassadeur des Pays-Bas au Burundi… « La diplomate néerlandaise nous a averti. Pour asseoir le leadership féminin dans une société à dominance masculine, les filles se doivent d’être solidaires, s’entraider ».

Avec la troisième journée, ce sera au siège d’Econet Burundi, avec Erwanne Kanyabwero, Chef de projets informatiques du groupe. Avant que le groupe ne rencontre la ministre en charge de l’Education, « une mathématicienne qui en impose », témoignera une élève la main sur la bouche, d’étonnement et d’admiration. « La ministre nous a donné l’exemple de ces filles qui abandonnent leurs rêves, leurs études, pour le mariage, et qui finissent femme au foyer. Comment est-ce que le mari, l’entourage, peut apprécier à sa juste valeur une femme pareille, quand dans le ménage elle ne fait que consommer comme ses propres enfants? Alors que si elle avait poursuivi ses études, son emploi renforcerait son statut social parallèlement à son rôle de mère et épouse… »

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