Lieu d’acquisition des connaissances ; des valeurs de partage, de respect mutuel et de tolérance, l’école n’échappe pas pour autant à la production des messages des haine observés ici et là. Comment préserver ce milieu de formation des discours de haine. Rodolphe Baranyizigiye, ancien conseiller au cabinet du ministère en charge de l’Education, nous livre quelques éléments de réponse dans cet entretien.
Quelles sont les différentes dimensions de l’école ?
L’école est un lieu où les parents envoient les enfants pour y recevoir, d’abord, l’éducation d’une façon générale mais aussi des connaissances qui doivent leur permettre de contribuer au développement du pays. En plus d’instruire et de qualifier, l’école est un milieu de vie où les élèves interagissent et vivent plusieurs situations qui sont des occasions d’apprendre à vivre en société : amitiés, relations égalitaires, etc.
Peut-elle jouer un rôle dans la communication non-violente ?
Certainement. L’école a un grand rôle à jouer d’autant plus que, comme je le disais tantôt, c’est un lieu où les parents envoient leurs enfants pour y être éduqués et apprendre des connaissances ou acquérir du savoir. Et dans ce processus de formation et d’apprentissage, l’école doit veiller à ce que tous les enfants, de toutes les catégories, de toutes les ethnies vivent en paix et en harmonie et que cette éducation puisse être réalisée convenablement. A ce titre, elle doit développer chez ces enfants des capacités pour apprécier les valeurs universelles que véhiculent les droits de l’homme à savoir la liberté, la justice, l’égalité, la tolérance etc.
Dans le passé, des tensions se sont observées jusque dans établissements scolaires, comment l’expliquez-vous ?
Vous dites bien dans le passé. Je pense que présentement les choses ont significativement changé. Je crois que les situations qu’on a vécues à cette époque là étaient dues aux moments de troubles que le Burundi traversait. Mais au fur et à mesure que cela a été résolu, les choses sont rentrées dans l’ordre et aujourd’hui tout se passe bien dans les écoles, surtout que l’Etat a renforcé cette notion via le cours de formation patriotique à travers lequel on apprend réellement aux élèves à aimer leur patrie.
Quel est le danger d’une école qui favorise la communication non violente ?
Je ne pense qu’une telle école existe au Burundi, et si par malheur elle existait, le ministère de tutelle ne la laisserait pas continuer ses activités. Mais encore une fois, le rôle de l’école est d’offrir, au-delà des connaissances, des occasions de rencontre, d’amitiés, de vivre ensemble dans le respect mutuel, ce qui constitue la base d’une communication non- violente.