Plus de 49 000 d’entre eux ont été accueillis au Burundi jusque fin février. Néanmoins, ils font face à un manque d’abris, d’installations sanitaires, etc.
Dès leur arrivé au Burundi, ces réfugiés congolais ont été placés dans trois provinces limitrophes de la RDC, à savoir Cibitoke, Bujumbura mairie et Rumonge. 42 mille ont été placés au stade Cishemere de la commune Rugombo en province Cibitoke. À Kaburantwa de la même province, plus de 2 000 y ont été enregistrés. En province de Rumonge, ils étaient fin février, à plus de 600.

Ceux qui arrivent dans la province de Bujumbura sont ensuite dirigés vers le site de Kagwema de la commune de Gihanga, dans la province de Bubanza, où des Burundais de retour en provenance de refuge se trouvent déjà. En outre, ces chiffres continuent d’augmenter au fil du temps, car ces réfugiés ne cessent d’entrer au Burundi.
L’accès difficile aux besoins primaires
Malgré l’interventiondu Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), la situation des réfugiés congolais reste difficile. Comme la plupart n’ont rien emporté en fuyant les combats au Sud Kivu, la faim les frappe durement. Certains de ceux qui ont été installés à Kaburantwa, témoignent : « Cela fait plus d’une semaine que nous n’avons pas reçu de nourriture.«
Dès leur arrivée, les Burundais de la localité leur ont offert de quoi manger et du bois pour cuisiner. La paroisse de Kaburantwa leur a également donné du maïs. Cependant, ces aides n’ont pas duré longtemps.
Sur le dit site, s’observent des abris de fortune faits de tentes dans lesquelles certains dorment, tandis que d’autres ont trouvé refuge dans des bâtiments utilisés pour les activités ecclésiastiques.

En commune de Rugombo où la grande majorité a été accueillie, certains ont été installés sur le terrain de football, d’autres dans quatre salles de classe, et d’autres encore entassés devant les bureaux de la commune. Beaucoup d’entre eux disent vivre dans une pauvreté extrême : « Nous n’avons ni d’endroits pour dormir, ni de lieux d’aisances. Nous manquons de tout. » Pire, la plupart de ces réfugiés étant des femmes, des enfants et des personnes âgées, ils sont très vulnérables et exposés aux maladies.
Et de demander au HCR de leur fournir des vivres et des tentes sans oublier l’installation rapide des toilettes mobiles. Ensuite, ils aimeraient être déplacés vers un espace plus vaste où ils puissent construire des abris. « Ce serait bien que le HCR nous amène ailleurs car ici le risque de contracter de maladies est grand sans oublier que notre présence semble perturber les cours », concluent-ils.
Un appel entendu
Côté HCR, l’appel semble avoir été entendu car les premiers réfugiés ont été transférés le 21 février 2025 vers le site de Musenyi situé en commune Giharo de la province.

Brigitte Mukanga ENO, représentante du HCR au Burundi se félicite de ce travail accompli car non seulement cette zone est située loin de la RDC mais elle est aussi plus vaste : « Il s’agit d’un site d’une superficie de 60 hectares, qui peut accueillir jusqu’à 10. 000 personnes. À ce jour, ce site abrite déjà 3 000 réfugiés. »
Cependant, elle souligne qu’il est nécessaire de collecter 55 millions de dollars américains pour pouvoir fournir une aide adéquate à ces réfugiés. Cette aide comprend la construction d’abris, la fourniture de nourriture, de soins médicaux et d’autres besoins essentiels.
Au-delà du conflit
Outre l’arrivé massif des réfugiés congolais sur le sol burundais, l’insécurité dans l’est de la RDC a perturbé les activités commerciales du marché « Bujumbura City Market », surnommé « Kwa Siyoni », situé dans le quartier 10 de Ngagara, en ville de Bujumbura.
De nombreux commerçants de ce marché achetaient et vendaient des marchandises en provenance de la RDC principalement composés du ciment, de pagnes et d’autres produits.
Selon les commerçants rencontrés sur place, le ciment appelé « Kabimba », produit à Kabimba dans la province de Tanganyika en RDC, qui était acheté à 58 500 le sac, atteint actuellement 60 000 FBU. Cela a poussé certains clients à abandonner l’achat de ce produit par crainte de l’augmentation des prix.
Il en va de même pour les commerçants de pagnes qui disent avoir du mal à trouver des fournisseurs, car la plupart des produits proviennent de la RDC : « Lorsqu’ils parviennent à en trouver, chaque pagne coûte désormais un prix normal ajouté de plus de 5 000 Fbu. Par exemple, un pagne « prestige » est passé de 95 000 à 100 000 Fbu. »
Côté vendeuses des boissons et vivres, la situation n’est pas aussi rose. En plus de l’arrêt de leurs activités, leurs stocks sont en train de pourrir. Elles en appellent au retour au calme afin de vaquer simplement à leurs occupations.
Cet article a été coécrit par Willy Frid Irambona, Emmanuel Ndagijimana et Olivier Manirambona
