Ce 24 mai 2024, l’IFDC organisait une journée porte ouverte à son siège de Bujumbura. Une occasion de célébrer ses 50 ans d’existence et 17 ans à l’œuvre au Burundi avec des résultats salués unanimement dans le secteur agricole à travers ses projets PSSD et PAGRIS.
D’entrée de jeu, Marcel Nibasumba, Directeur Pays de ce centre, a rappelé aux visiteurs l’histoire de l’IFDC : « Tout remonte à 1974 avec la crise pétrolière de 1973 et 1974 qui avait provoqué la flambée des prix des engrais, entrainant une crise alimentaire en Afrique. »
Le gouvernement américain, en la personne du secrétaire général de l’Etat et conseiller de sécurité nationale Henry Kissinger, rappelle M. Nibasumba, a voulu apporter son aide : « Lui et les hauts fonctionnaires de l’USAID et du département d’Etat ont pensé que si la redynamisation agricole avait permis de garantir la sécurité alimentaire dans leur pays pendant les crises, pourquoi ne pas les essayer également à l’étranger ? »
C’est ainsi, conclut le Directeur Pays, que l’IFDC a été désigné comme organisation internationale par le Président Jimmy Carter avec pour rêve de poursuivre la révolution verte pour l’Afrique.
Présente au Burundi depuis 2007, cette organisation œuvre dans l’amélioration de la fertilité du sol et la santé des plantes pour assurer une sécurité alimentaire et un environnement sain et durable.
Après 17 ans à l’œuvre au Burundi, la vie s’est améliorée
Dès son arrivée au Burundi, IFDC a mis en œuvre plusieurs projets orientés vers la valorisation des sols mais aussi la production des semences de qualité. Il s’agit par exemple du projet de développement du secteur semencier privé (PSSD) initié en 2018. Selon le rapport de Claudine Murerwa, coordinatrice du projet, 259 projets de production et de commercialisation des semenciers certifiés ont bénéficié d’un appui tant technique que financier, ce qui a permis la vente de plus de 7500 tonnes de semences à plus de 330.000 ménages agricoles au cours du projet.
Au-delà de ces projets, SETRACO, une entreprise semencière de droit burundais a été appuyé à initier la production du maïs hybride sur le sol burundais. L’autre projet récent est celui de la Gestion Responsable et Intégrée de la fertilité de Sol (PAGRIS en sigle) ce projet intervient dans la Gestion Intégrée de la Fertilité des Sols au niveau des exploitations agricoles, la protection des bassins-versants, l’appui aux institutions composantes et la distribution de la dolomie.
La zone d’intervention étant 14 provinces du pays, ce projet a permis à 834 ménages agri-chercheurs issus de 154 collines d’être formés sur la gestion intégrée de la fertilité du sol. Dans la même perspective, les communautés de 755 sites ont été facilitées à l’organisation et planification de la protection et l’aménagement des micro-bassins versants ayant une superficie totale de 131.590 hectares.
Le projet a également facilité l’élaboration et la mise en œuvre d’un plan de protection du sol pour plus de 94.000 ménages agricoles, s’inspirant du plan d’aménagement des micro-bassins versants. Dans le cadre de la lutte pour la fertilité du sol, plus de 19.000 tonnes de dolomie ont été octroyés à plus de 48.000 ménages agricoles.
Que de satisfaction !
Larissa Igiraneza est une femme agriculteur de la province Muyinga en commune Gashoho. Cette mère de 6 enfants décrit son parcours dans la production des semences : « Avant que je n’entre en contact avec l’IFDC, je ne savais pas calculer la rentabilité de mes affaires, mais maintenant j’en suis capable. » Avec l’appui technique et financier de l’IFDC, confie-t-elle, elle produit actuellement 15 tonnes de haricot et 20 tonnes de maïs par saison alors qu’avant cet appui elle produisait moins de 3 tonnes.
Selon Claudine Murerwa, les fruits de l’œuvre de l’IFDC sont énormes : « Depuis 17 ans à l’œuvre de la Nation au Burundi, IFDC a permis la création de 8000 emplois permanents et plus de 15000 emplois temporaires. »
Ted Hunink, Chef de coopération à l’ambassade des Pays-Bas, présent lors de cette journée porte ouverte, a, quant à lui, félicité l’IFDC pour son jubilé, ses 17 ans d’œuvre au Burundi et surtout les 12 ans de partenariat avec l’Ambassade des Pays-Bas, principal bailleur d’IFDC. Emmanuel Ndorimana, Assistant du Ministère de l’environnement, de l’agriculture et de l’élevage salue la contribution de l’IFDC dans le développement agricole : « Nos missions d’évaluation sur terrain à propos des réalisations témoignent du succès des différents projets exécutés sur les thématiques de réinstauration de la fertilité des sols et des semences de qualité. Et les résultats satisfaisants ». Et de se réjouir des 17 ans de présence au Burundi et 50 ans dans le monde avec un impact visible en termes de hausse de production, ce qui profite à la population.