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Agriculture

Hangars et système d’irrigation, 2 boucliers d’IFDC contre la carence des semences de haute qualité

Seuls 5% des ménages burundais avaient accès aux semences de qualité avant l’année 2018 alors que plus de 80% de la population burundaise vit de l’agriculture. Pour améliorer la situation, l’IFDC propose des solutions via son projet PSSD. Un moyen de participer également à la vision 2040-2060 du gouvernement dont le secteur agricole est prioritaire…

Le secteur agricole ne peut être parmi les facteurs du développement du Burundi que si les ménages ont la capacité d’augmenter la production agricole. De plus, la quantité de récoltes dépend de la qualité de semences utilisées. Pour parvenir à accroître la production et le revenu des ménages au Burundi tout en assurant la disponibilité et l’utilisation des semences de haute qualité, International Fertilizer Development Center ­(IFDC en sigle), financé par l’Ambassade du Royaume des Pays-Bas au Burundi, a mis en œuvre le Projet de Développement de Secteur Prive des Semences (PSSD) dont la réalisation est repartie en 2 phases à savoir PSSD1 daté du 2018 à 2024 et PSSD2 daté du 2024 à 2026.

Selon Evariste Hakizimana, directeur des inspections régionales semencières au sein de l’Office Nationale de l’Inspection de Contrôle et de Certification des Semences (ONCCS en sigle), il s’agit d’une inspection au niveau de l’homologation des variétés, au niveau des champs, jusqu’à l’emballage et l’étiquetage pour certifier les semences sélectionnées.

Dans le cadre du suivi d’un avancement du secteur semencier, l’IFDC a effectué du 11 au 14 novembre 2024 une descente avec la presse aux infrastructures cofinancées, avec la fin du PSSD1 (du janvier au juin 2024), à hauteur de 50% aux entrepreneurs semenciers partenaires à savoir système d’irrigation, hangar de stockage et aire de séchage.

Hangars de stockage et de séchage contre la pourriture

Construits avec un montant de 440 millions de francs burundais en provinces Gitega et Rutana, 4 hangars servent au stockage avec sécurité de grande quantité de semences et à l’aire de séchage, qui vont protéger les semences contre la pourriture : « Ces hangars vont nous permettre de stocker plus de 400 tonnes de semences, alors que les anciens ne stockaient qu’autour de 150 tonnes. De plus, la perte d’au moins 10% de la quantité stockée ne sera plus », témoignent 4 entrepreneurs semenciers bénéficiaires de ces hangars.

Hangar construit par l’entrepreneur semencier Jean Claude Nkurunziza de la colline Bigiga, commune Bukemba en province Rutana

Ces entrepreneurs sont entre autres Spéciose Gacoreke, une femme multiplicatrice de semences, propriétaire du hangar construit à 150 millions de Fbu sur la colline Kiremera de la commune Giheta en province Gitega, et 3 autres de la province Rutana, dont Damien Fyiroko, propriétaire du hangar construit à 113 millions Fbu sur la colline Shanga de la commune Musongati, Jean Claude Nkurunziza, propriétaire du hangar construit à 98 millions Fbu sur la colline Bigiga de la commune Bukemba et Tharcisse Nkurunziza, propriétaire du hangar construit à 79 millions Fbu sur la colline et commune Bukemba.

Systèmes d’irrigation pour tripler la productivité

En plus de ces hangars, 3 entrepreneurs semenciers des provinces Karusi, Rutana et Bururi ont construit, avec la fin du PSSD1, 3 tanks d’eau d’une capacité de plus de 3.100m³ (3.100.000 litres) servant au système d’irrigation des champs. « Ces tanks nous ont permis de cultiver même pendant la saison sèche (de mai à septembre), ainsi que lors de la courte saison pluviale », attestent-ils. Par conséquent, ils escomptent plus de 300 tonnes des semences, donc le triple de 103 tonnes produits avant l’irrigation.

Irrigation dans le champs de pomme de terre de CDLK colline Kiryama, commune Songa, en Province Bururi

Il est important de signaler que ces multiplicateurs des semences bénéficiaires des tanks sont entre autres Frère de la miséricorde de la Colline Rwandagaro, commune Nyabikere, province Karusi ; Richard Hatungimana de la colline Bigiga, commune Bukemba en province Rutana et Centre de Développement Laitière de Kiryama (CDLK) en commune Songa de la province Bururi.

Lors de cette descente, IFDC a aussi visité un champ de pomme de terre d’une surface de 5,5ha sur laquelle Jean Marie Hatungimana, entrepreneur semencier de la colline Kibimba, commune Gisozi en province Mwaro, escompte produire entre 15 et 16 tonnes.

Impact pour la population locale

Ces entrepreneurs rassurent que la population environnante bénéficie de ces hangars : « Elle s’approvisionne en semences certifiées sans avoir à effectuer de longs trajets. Nous avons 593 travailleurs, dont 302 femmes (51%) ; ils gagnent de l’argent pour la survie de leurs familles, mais aussi d’un encadrement de la culture moderne. » Et d’ajouter : «  Le voisinage est assisté pour bien stocker les semences et  des fontaines publiques tout au long de la canalisation ont été laissées pour fournir l’eau potable à la population environnante. »

Tous ces entrepreneurs ont salué le soutien d’IFDC et appellent à les soutenir dans d’autres projets à venir. Mais, pour le cas particulier des bénéficiaires des hangars de stockage et de séchage, ils l’interpellent à les accompagner dans la construction d’une infrastructure servant à l’irrigation.

Résultats…

Il est utile de savoir qu’avec PSSD1, 335.850 sur 178.000 ménages prévus au début du projet ont eu accès aux semences certifiées de qualité. Ils représentent environ 22,5% du total des ménages burundais. Comme décrit dans son plan d’action, IFDC s’est donné aussi l’objectif d’atteindre 675.000 ménages qui auront eu accès à utiliser les semences de qualité dont 202.500 doublent la productivité et les revenus au cours de mise en œuvre du PSSD2.

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