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Les « Écoles à Étoiles » en question

Sous financement de la Fondation Waterloo, l’UNICEF et Zoa, la SaCoDé menait depuis plus d’une année un projet-pilote d’amélioration de l’hygiène dans les établissements scolaires du nord-ouest du Burundi ayant des cantines scolaires. De quoi émuler la propreté et la santé en milieu scolaire…

C’est l’équivalent de la cotation des hôtels par un guide touristique. Sauf qu’ici, il s’agit d’une thématique chère à la SaCoDé, à savoir l’hygiène des écolières et lycéennes du Burundi.

Le Dr Eric Ngabirano, coordonnateur au sein de l’association du projet « Hinduka uhindure n’abandi » dans lequel est inscrit le programme « Ishuri ry’Inyenyeri » (École à Étoiles) en explique la philosophie : « La SaCoDé s’est rendue compte qu’il ne suffit pas de distribuer des serviettes hygiéniques auprès d’élèves, très souvent nécessiteuses par ailleurs, pour que l’hygiène menstruelle s’améliore. Il y a aussi un environnement favorable qui doit préexister, et qui touche à l’hygiène en général. »
Et de citer l’accès à l’eau et au savon à l’école (ne fut-ce que pour se laver les mains une fois la serviette changée), l’existence des toilettes adaptées à l’intimité de ces adolescentes qui doivent gérer les règles dans le stress et les moqueries des garçons, …

Tout un ensemble d’infrastructures qui permettait jusque-là à la SaCoDé de classifier 19 établissements de la province Cibitoke et 2 de Bubanza selon une grille qui va de 0 étoile (école sans aucune facilité) à 3 étoiles (complètement équipée).

Ainsi, explique Françoise Nibizi, Directrice de SaCoDé, « une école avait une étoile si les écoliers ont quotidiennement des sessions supervisées de lavage des mains à l’eau propre et au savon avant le repas scolaire, avec un nettoyage régulier des toilettes ainsi que la disponibilité de l’eau propre pour les écoliers. »

L’établissement montait de grade jusqu’à devenir « école à trois étoiles » quand, en plus des caractéristiques de l’école à une étoile, elle offrait des installations d’assainissement adaptées, des clubs d’éducation à l’hygiène en général et la gestion de l’hygiène menstruelle en particulier pour les filles, celles-ci disposant par ailleurs de la serviette hygiénique Agateka. « C’est ce que nous avions appelé approche des trois étoiles EAH, pour Eau, Assainissement et Hygiène », note Mme Nibizi.

Une année après, les résultats sont là, selon Dr Djida Marlene Kaneza, responsable du programme: la majorité des élèves bénéficiaires du projet se lavent désormais les mains avant de manger et après les repas, les filles savent mieux gérer les périodes menstruelles, ce qui réduit fortement l’absentéisme scolaire, alors que les directions scolaires sont désormais plus sensibles à la question de l’hygiène dans leurs établissements.

Soit une transformation très positive en matière d’hygiène en général et d’hygiène menstruelle en particulier. Transposé au niveau national, ce projet révolutionnerait le pays en matière de santé en milieu scolaire.

Ce projet-pilote « École à étoiles » ciblant les établissements à cantines scolaires est financé par l’UNICEF, et exécuté jusqu’à fin septembre 2018 par l’ONG néerlandaise ZOA et la SaCoDé. Il couvrait pour son premier volet qui a pris fin en mai 2017 deux communes de la province Cibitoke : Buganda et Rugombo. Plus de 11.471 élèves dans 13 écoles en ont bénéficié. Avec l’année scolaire 2018-2019, ce projet s’est étendu à 8 nouveaux établissements, dont deux de la commune Mpanda en province Bubanza, soit plus de 7.000 élèves bénéficiaires de plus, en majorité issus des familles pauvres. La SaCoDé y distribue les savons et la serviette hygiénique réutilisable Agateka, mène des campagnes de sensibilisation sur l’hygiène, avec un focus sur l’hygiène menstruelle.
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