Au lendemain du Championnat national de basket remporté dimanche 25 août par Dynamo (hommes) et Les Gazelles (femmes), la maigre enveloppe décernée aux champions a laissé le public songeur: tous ces efforts pour ça ?
200.000 Fbu, soit autour de 100 dollars US au taux officiel. Retenez bien le chiffre: c’est la somme empochée par chacune des équipes championnes de dimanche dernier.
Pour rappel, Dynamo avait joué et gagné la demi-finale contre Ghymkhana, l’équipe championne de l’ACBAB (Association des Clubs Basketball Amateur de Bujumbura), pour ensuite affronter l’une des équipes les plus expérimentées du championnat, qui n’est autre qu’Urunani.
La fatigue, la concentration, toute la logistique derrière, le dernier carré se jouant à Gitega, étaient à comptabiliser. Le trophée, certes, est un véritable symbole pour le gagnant, mais certainement que la plus-value aurait été des billets jaunes pour récompenser tous les efforts fournis. « 200.000 Fbu ne peuvent même pas assurer les déplacements du staff de l’équipe championne. C’est décourageant. Les joueurs se donnent à fond sur terrain, mais à la fin, que des miettes récoltées », regrettera « Seba » un inconditionnel supporteur de l’équipe championne, Dynamo.
Pour lui, c’est la principale raison qui freine le développement de ce jeu au pays : « Pourtant, nos jeunes ont un talent hors pair ».
Pistes de solutions
Ghyslain Munezero, capitaine de Ghymkhana qui détient le titre de champion de Bujumbura (édition 2019) trouve que la FEBABU (Fédération de Basketball du Burundi), en concert avec l’ACBAB, devraient conjuguer les efforts pour assurer le bon déroulement du championnat, et surtout chercher les moyens (sponsors) pour décerner des primes encourageantes.

Répliquant, Aimé Christan Nibigira, président de l’ACBAB renvoie la balle aux sociétés à but lucratif qui devraient appuyer les championnats, donnant l’exemple de la Brarudi dans football, à travers la Primus Ligue : « A nous seuls, nous sommes incapables d’assurer le bon déroulement des championnats. Nous sommes encore amateurs. La FIBA (Fédération Internationale de Basketball Association) ne nous appuie pas. Notre contribution se limite encore dans l’encadrement de nos jeunes. Les championnats peuvent également être des voies de visibilité pour ces sociétés. Dans le football, le pas a déjà été lancé, même si ce n’est encore parfait. Nous restons optimistes que notre discipline aura prochainement de l’appui », annonce-t-il, tout en suggérant que le gouvernement puisse également intervenir en concert avec les différents opérateurs économiques.
Quant à Anicet Kwizerimana, président du club Ghymkhana, la grande part devrait être jouée par le ministère de tutelle et le CNO (Comité National Olympic), car « le basketball est un des domaines sportifs, qui, après le football, est plus suivi à travers le monde », avant d’ajouter : « Ces jeunes sont des ambassadeurs du pays. Quand ils vont participer dans les championnats régionaux, c’est la fierté de la nation. Mais le constat est qu’ils ne parviennent pas à aller loin, et la seule explication est la faible qualité de nos championnats. C’est donc une affaire nationale que celle des clubs ».
Et de rappeler au ministère en charge du Sport de disposer d’un programme propre à chaque sport, et selon les nécessités en appui, pour éviter qu’une discipline ne rafle tous les fonds disponibles.
