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5 choses à garder du basketball burundais en 2019

Si dans d’autres disciplines la récolte aura été plus ou moins bonne, le ballon orange affiche un bilan lamentable. Rétrospectif.

La fameuse grève de « 300.000 Fbu »

Le championnat allait commencer au début du mois de mai. D’un coup de tonnerre, 4 seniors, Franck Bujeje, Audace Habonimana, Augustin Ndayitwayeko et Oscar Baransita, sans doute, les plus expérimentés du corps arbitral, vont promouvoir un mouvement de grève à cause de « 300.000 Fbu des perdiems d’impayés au cours de la saison précédente ». Cela fut un scandale pour un championnat côté de « bourré » d’intellectuels.
Pire encore, au lieu de payer la petite somme ou de trouver une entente favorable pour les deux camps pour le bien du basketball, les dirigeants de l’ACBAB vont les rayer de la liste du corps arbitral. Heureusement, la Febabu (Fédération de basketball du Burundi) va prendre la situation en main pour annuler la décision de l’ACBAB. Mais tout de même, la crédibilité aura été perdue d’avance.


100 dollars pour le gagnant de tout un championnat national

On aurait cru que la récompense revenait à chaque joueur lors de la fin du championnat national tenu à Gitega le 25 août 2019. Oh, que non. L’équipe championne, Dynamo, allait se départager 200.000 Fbu, de même que les Gazelles, championnes chez les dames. Sur un effectif de 12 joueurs au minimum, ajouté aux 2 coachs et (peut-être) un médecin, cette somme pourrait ne fût-ce que couvrir les déplacements vers Gitega.

Et au public de se questionner sur la valeur ajouter des tournois, si réellement les jeunes joueurs ne gagnent rien de la sueur sur leur front, si ce n’est que travailler dur pour devoir chercher où l’herbe est verte, laissant ainsi les championnats locaux presque vides de performances.
Aimé Christian Nibigira, président de l’ACBAB désignera le manque de volonté des sociétés à but lucratif qui ne remplissent pas leur obligation de « devoirs sociétaux », signalant que son association ne fait rentrer aucun sou. Et de se demander à quand le basketball burundais sortira de l’amateurisme.

Forfaits des gazelles en Tanzanie

D’abord, les demoiselles apparaissent, posant avec fierté à l’Aéroport international Melchior Ndadaye, dans les survêtements de l’équipe nationale de football, le logo de la FFB mis en évidence. Cela va créer de la sensation sur les réseaux sociaux, jusqu’à provoquer la réaction du président de la FFB, Révérien Ndikuriyo, mentionnant des sanctions pour le responsable de l’affaire.

Comme si cette insolite ne suffisait pas, les amoureuses du ballon orange vont galérer au pays de Mwalimu Nyelele. La Fiba Afrique va leur interdire de jouer, pour avoir pris part au tournoi sans arbitre et un médecin. Les Gazelles vont coller le tort au président de la Febabu, Augustin Kararuza. Ce dernier est accusé de n’avoir rien fait pour l’équipe championne, pour qu’elle puisse participer en bon et due forme.
Kararuza va nier toute implication, évoquant la négligence des Gazelles, alors que le Gouvernement du Burundi aurait financé tout le voyage, y compris celui de l’arbitre désigné par la Fiba, et celui du médecin. Un bras de fer et une haine prononcée furent …

Le « putch » contre Kararuza et son comité exécutif

L’affaire des Gazelles aura été une sorte de ras le bol pour entamer le processus de destitution du président de la Febabu et son comité exécutif, par la majorité des présidents des associations (12 sur 14), présidés par Sef Sabushimike, le doyen de la team révolutionnaire. Kararuza Augustin est accusé d’une liste de manquements, notamment le manque de volonté pour la réhabilitation d’infrastructures, la négligence des tournois internationaux, …

Une motion de défiance sera d’emblée adressée au Ministère des Sports, et la destitution fut acceptée, Sef Sabushimike deviendra officiellement le président par interim de la fédération.
Les dés n’étaient pas finis pour Karuruza et les siens. Le CNO, qui est d’ailleurs l’organe dont la Febabu rend directement les comptes va s’aligner de son côté. Lydia Nsekera, présidente du CNO, lors d’une sortie médiatique de ce 23 décembre 2019, trempera tout dans l’eau. Elle va dénoncer avec fermeté l’acte posé par Sef Sabushimike et son groupe, ainsi que la décision du Ministère. Le match ne fera que recommencer. Une nouvelle saison d’une série dont la fin est incertaine est relancée. Une chose est certaine, les résultats du scénario de ce film ne s’annoncent pas bons.

« For the love of the game », une soirée réussie

Enfin du bon. La plateforme en ligne engagée dans la promotion du ballon orange au Burundi a créé de la sensation en cette fin d’année. Une première, la remise des prix des MVP (Most valuable person) organisée en mode VIP au Martha Hôtel. Les entraineurs, les joueurs, les supporteurs, tous s’identifiaient à une même devise: l’« amour du basketball, avant tout ». Plus d’un déclareront que cet acte est bon signe malgré les chicaneries qui handicapent ce domaine, et que l’intérêt commun finira par triompher. En tout cas, 2020 promet. Laissons le temps faire ses magies.

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