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« Le théâtre burundais professionnel à plus de 60% »

©Jimbere ǀ Arthur Bansasiyeko au milieu de Laly Bénita et Robert Michael, tous acteurs

Ce sont les propos de l’acteur et metteur en scène Arthur Banshayeko de retour du Lincoln Center Theater à New York. Durant trois semaines, il faisait partie des 58 metteurs en scènes ayant pris part à la 24ème édition de ce grand rendez-vous théâtral. Au menu : d’enrichissantes séances de partage d’expérience. Mais pas que …

« La professionnalisation de notre métier ne devrait pas s’évaluer uniquement par rapport à sa rentabilité. Car cette dernière dépend de plusieurs facteurs difficile à contrôler à notre niveau, comme la conjoncture économique, la situation politico-sécuritaire, … », a éclairé l’acteur Arthur Banshayeko, plus connu sous le nom de scène d’«Arthur Ban», dans un point de presse organisé ce lundi 26 août au siège de Buja Sans Tabous qui regroupe l’ensemble des compagnies théâtrales burundaises. « Et ce séjour à New York, m’aura appris un point crucial: pour que notre métier soit professionnel, tout dépend du temps que tu lui accordes. Et au vu de comment on le fait ici, nous sommes professionnels à plus de 60% », a-t-il poursuivi.

Ainsi, 58 metteurs en scènes issus de 29 pays dont trois d’Afrique (le Burundi, l’Afrique du Sud et l’Ouganda) ont pu participer à cette 24ème édition de ce programme annuel intitulé « Lincoln Center Theatre Directors Lab ». Pour l’acteur burundais, cette expérience aura été très enrichissante : « Chacun des participants a eu le temps de présenter le metteur en scène auquel il s’identifie. Et durant la séance, les acteurs et metteurs en scène déroulaient une présentation générale de leur travail afin d’en inspirer les autres. » Et ce n’est pas tout ! : « En plus, nous aurons assisté à des opéra, à des pièces de théâtre, … sur lesquelles nous revenions échanger également », a-t-il ajouté.

Quelle est la plus-value pour le théâtre burundais ?             

Les expériences et échanges ont permis à l’ambassadeur du théâtre burundais au Lincoln Center Theater de porter un œil critique sur sa propre maison : « Bien que nous sommes professionnels, il y a un angle que nous n’avons pas encore exploité à satisfaction : le marketing de nos pièces théâtrales. L’expérience que j’ai pu acquérir des échanges que j’ai eues à faire avec les autres participants , surtout ceux venant des pays où le théâtre est une véritable  profession, est que ici chez nous, nous devons étudier comment garder la constance de nos présentations. Ailleurs, une même pièce de théâtre peut se jouer régulièrement pendant plus de 15 ans. Imaginez-vous, les pièces de théâtre King Kong et Serafina adaptées au petit écran se jouent jusqu’à aujourd’hui au Royaume-Uni et en Afrique du Sud alors que nous, à juste deux présentations, c’est comme si on exagérait », a déclaré «Arthur Ban», avec un ton qui dénote un engagement à relever le défi.

Arthur Banshayeko réunissant la presse et quelques acteurs, metteurs en scène au siège de Buja Sans Tabous

Actuellement, la situation comme elle se présente, relever le défi ne sera pas chose facile : «  Ainsi, comme que je l’ai constaté et entendu parler, ailleurs, le théâtre se joue tous les jours. Et jouer une pièce à maintes reprises est une façon de la faire adopter, de l’immortaliser, mais également de la rentabiliser. Pour y arriver, nous devons faire comprendre à la société la valeur éducative de notre art. Que la société comprenne que c’est seul le théâtre peut remplacer valablement les conseils autour du feu d’antan où les parents discutaient avec les enfants les valeurs et les réalités de la société », a-t-il conclu.

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