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Le Festival Buja Sans Tabou, rendez-vous vibrant des amoureux de l’art

Depuis le 05 au 11 février 2024 se tenait « Ejo », 6è édition du Festival Buja Sans Tabou. Toute une semaine de panels enrichissants, de pièces de théâtre inspirantes, de danses d’ici et d’ailleurs. Revenons sur les moments forts de cet événement aussi artistique que culturel.

Le 4 décembre 2023, Buja Sans Tabou annonçait la 6è édition de son festival – qui se déroule tous les deux ans. Pour rappel, cette édition avait pour thème « Ejo », mot en kirundi qui signifie à la fois hier et demain. Ainsi, tout le long des mois de décembre 2023 et janvier 2024, Buja Sans Tabou fait la pub de son événement à coup de visuels accompagnés de captions captivants.

Février, enfin. Tous les amateurs retiennent leurs souffles, se demandant ce que leur réserve cette nouvelle édition. Des invités étrangers sont attendus, cette année, le festival promet d’être haut en découvertes.

Un festival marquant…

Cette 6è édition réservait au public des panels qui traitaient notamment sur la mobilité artistique, le théâtre d’ici et d’ailleurs, celui d’hier et de demain. Des problématiques ont été soulevées, tel que le manque de moyen qui a pour conséquence d’affecter la qualité du spectacle ; la difficulté de convaincre un public sur l’importance du domaine artistique et de talents qui se meurent faute de lieux culturels d’encadrement, etc. Bref, les panelistes étaient tous d’avis que pour réussir dans le domaine de l’art, il faut « boxer la situation » pour que les choses avancent.

Quant aux spectacles, le festival proposait au public des spectacles venus de plusieurs contrées, du Sénégal aux Comores, en passant par le Congo Brazzaville, et bien évidemment du Burundi, pays hôte de cet événement. Des pièces de théâtre étaient au rendez-vous et de plusieurs styles, certaines teintées d’humour tel que « Ingundu y’umuganuro », écrite par Rivardo Niyonizigiye et représentée par Umunyinya asbl ou encore « Quand j’étais blanche » de Fatima Ndoye, prenantes tel que « La patience de l’araignée » de Dieudonné Niangouna, etc.

La danse contemporaine faisait également partie du programme avec le spectacle « Par ici la vie », présenté par Iwacu Dance Company.

Une organisation bien faite

Florence Irakoze, une spectatrice, s’est extasiée quant à l’organisation du Festival Buja Sans Tabou : « J’ai beaucoup apprécié le fait que les spectacles soient répartis à différents endroits, ce qui a permis à certain de découvrir de nouveaux lieux, à l’instar du Centre culturel Akiwacu. Quant aux pièces de théâtre, elles étaient inspirantes et parmi celles que j’ai préférées figure « Je n’ai pas de nom » (représentée par Soumette Ahmed, originaire des Comores, ndlr) car le comédien faisait participer le public et m’a fait personnellement sentir comme faisant partie intégrante du spectacle. »

Florence a également vanté les vertus touristiques de cet événement : « Il y a eu beaucoup d’étrangers, qui ont eu l’occasion de découvrir notre pays. Ils reviendront certainement pour une visite plus approfondie. »

En coulisses, Chelsea (pseudonyme), membre de l’équipe de scénographie et régie lumière, nous a partagé son ressenti : « Il faut beaucoup de travail pour pouvoir obtenir un résultat tel que ce festival. Il faut beaucoup se consacrer, sacrifier pas mal d’heures de sommeil, il nous est par exemple arrivé de finir à 5 heures du matin. Mais l’équipe était soudée, il n’y avait aucune dispute, on travaillait dans la joie, ce qui a favorisé l’esprit d’équipe. Et à part deux cas de contamination à la conjonctivite, tout le reste s’est bien passé. »

Chelsea a également mentionné que toute l’équipe technique a signé un contrat et que leur travail était rémunéré – ce n’était pas des bénévoles.

Des artistes étrangers ravis

Thomas Bréant, comédien, metteur en scène et formateur à la compagnie Stratagèmes, originaire de France et résidant à Mayotte, était l’un des invités étrangers lors du Festival Buja Sans Tabou. D’après lui, « le Burundi possède plusieurs talents dans le domaine artistique, qui ont à leur tour beaucoup de potentiel qu’ils pourraient développer avec du travail et de l’exigence. Par exemple, l’équipe technique avec laquelle j’ai travaillé sur « Je n’ai pas de nom » était très créative. Nous ne disposions pas de tout le matériel nécessaire pour respecter la mise en scène originale du spectacle, mais ces jeunes ont su proposer des idées innovantes et finalement, le résultat était réussi ! »

En somme, ce festival aura été une occasion de découverte pour les uns et d’apprentissage pour les autres. Et pour la route, un petit conseil de Dieudonné Niangouna, auteur, comédien et metteur en scène originaire du Congo Brazzaville : « Il faut lire, beaucoup, peu importe le domaine dans lequel tu œuvres. Lire en analysant. »

A la prochaine !

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