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L’avocat, fruit légendaire à Gitega

Dans la nouvelle capitale politique du Burundi, l’avocat est par excellence, le fruit le plus consommé par les habitants de la ville et des campagnes. Consommé dans presque tous les repas, l’avocat constitue l’aliment de référence dans la province Gitega.

« Abanyagitega bakunda amavoka », chantait-on dans les années 90, pour taquiner les natifs de la province du centre du pays. Avait-on raison ? L’évidence : avant d’entrer dans la ville de Gitega, une multitude d’avocatiers jonchent les alentours de la ville. Au petit marché de Magarama, du côté des stands fruitiers, les avocats dominent. Quid des petites boutiques environnantes.  

De même au marché central de Gitega, les avocats coulent à flot. « On en cultive beaucoup d’où son abondance », explique Claudine Mugiraneza, marchande de fruits. Et d’ajouter : « le panier que je m’étais approvisionné à 6h du matin a été vidé à 9h. Je suis à mon deuxième panier. A midi, je peux facilement me faire un bénéfice de  3000 Fbu, et atteindre 5000 Fbu sur toute la journée. Pour moi, c’est un business florissant. »

Dans les quartiers, les gens ne s’en privent pas. Il est 13 heures. Chez Balthazar Ntimpirangeza, habitant  du quartier Shatanya, il est temps de passer à table. Il accepte – malgré lui – de nous accorder l’accès à l’assiette du jour: « Savez-vous bien que la coutume interdit de dire ce que l’on a mangé ? » Nous questionne le monsieur avant de nous introduire dans sa salle à manger. « Il manque l’avocat. » Et d’appeler avec fureur Gaspard, son « boy », lequel avait tardé d’en apporter. « Chez nous, l’avocat est indispensable à chaque repas. Même au petit déjeuner, nous en mangeons avec du pain. Et ce sont les enfants qui affolent surtout du mélange.»

Le menu des restaurants de Gitega

Ils y sont nombreux. Dans le quartier Swahili, les restaurants se comptent à la dizaine. « On les aiment parce qu’ils proposent plusieurs variétés. On a beaucoup de choix. Personnellement j’aime la façon dont ils préparent le pilao et la viande aux oignons», raconte Marina Muco, croisée au restaurant Al Huda.

A l’intérieur du restaurant, toutes les chaises sont prises. Plus de la moitié des clients consomment de la pâte de manioc et de la viande. Mohamed Ntuyahaga, gérant du restaurant, fait savoir que les clients diffèrent selon les gouts, les quartiers, et les modes de vie. « ‘Abaswahili‘,  leur repas préféré est la pâte de manioc et la viande, tandis que le reste de nos clients aiment le riz, les bananes, les frites, les salades,…».

Du côté des VIP, à l’American Corner, c’est la classe. Les tables sont bien rangées, et les clients se distinguent. « Ici, viennent les fonctionnaires des organisations internationales, des ONG, bref, les gens de l’élite », note Jules, un serveur du restaurant

La plupart du temps des plats ne contiennent pas d’huile. La plupart préfère la pâte de blé aux haricots et légumes, d’autres du riz et des haricots mélangés aux bananes et du « lengalenga ». « Rares sont les clients qui voudront la pâte de manioc », révèlera-t-il.

Quant aux fruits, « ils préfèrent la salade de fruits de la pastèque, des papayes, des mangues, des prunes de japon ou des bananes. En plus d’être bon, il se pourrait que ce soit indispensable pour la santé. Mais pourquoi ce sont les plus âgés qui en demandent souvent ? » Confus, s’interrogea le serveur.

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