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Le secret de la bonne performance du Lycée Rusengo

Construite en 2016, l’école d’excellence de Rusengo, dans la province de Ruyigi, s’est classée cinquième au Concours national. Visitée par le Magazine dans le cadre du projet « Back To School » de l’Unicef, le préfet des études fait le point sur les raisons de cette prouesse.

Située à plus ou moins 20 km du chef-lieu de la province Ruyigi, l’école est géographiquement bien placée pour éviter toute distraction. Comme toutes les autres écoles qui jouissent du même statut, l’école accueille les meilleurs élèves sélectionnés dans les provinces de la région. Elle comporte 2 sections, scientifique et pédagogique. Cette année scolaire 2019-2020, l’école d’excellence est à sa troisième année post fondamental. « L’impact des écoles d’excellence dans notre système éducatif se fait amplement remarquer. Ceci étant, les 5 premières écoles au Concours national sont toutes de cette catégorie. La nôtre a été classé 5ème au niveau du classement national », fait remarquer Mélance Nikobiri, le préfet des études à l’école d’excellence de Rusengo.

La prédominance des écoles d’excellence dans les classements nationaux résulte des conditions favorables à l’apprentissage mises en place : « Nous avons des effectifs réduits qui permettent aux enseignants de bien maîtriser les élevés. La moyenne par classe est de 20. Avec cet effectif, les enseignants peuvent mieux évaluer la capacité de chaque élève et renforcer là où il y a nécessité. A côté du fait que ces élèves sont choisis parmi les premiers, même nos enseignants sont sélectionnés parmi les meilleurs », explique Mélance.

Des conditions pour inspirer une compétitivité

Mélance Nikobiri, le préfet des études à l’école d’excellence de Rusengo

A côté des effectifs réduits, les écoles ne souffrent d’aucune carence, que ce soit en matériel didactique ou en personnel. « Les supports des élèves et des enseignants nous parviennent à temps et en quantité suffisante. Le corps enseignant est également suffisant et qualifié. Aucun enseignant n’est titulaire de deux cours. Conscient des statuts d’excellence de leur école, les élèves sont appliqués. La preuve est que au niveau fondamental, seuls deux élèves ont échoué. Et au concours national, tous nos lauréats ont réussi », ajoute-t-il.

Cette compétitivité et cet esprit de labeur prennent ces racines dans les initiatives conjointes de l’école et du ministère : « Malgré les faibles moyens de l’école, nous nous sommes organisés afin d’octroyer des prix aux meilleurs élèves constitués de cahiers. Et du côté du ministère, l’élève qui obtient plus de 85%, gagne ordinateur. A ceux qui ont eu plus de 80%, le ministère leur paie les frais de scolarité annuel. Pour ceux qui ont eu 75%, ils ont été exemptés des frais de scolarité équivalents à trimestre », éclaircit le préfet des études.

La compétitivité des filles baisse d’intensité

Alors que les rapports de parité entre filles et garçons (50-50) se rapprochent au fondamental, ils se distancent remarquablement au post fondamental. « L’année dernière, sur 162 élèves, nous avions 48 filles. Pour notre école, cette différence peut s’expliquer par le fait qu’elle comporte des sections peu prisées par la gente féminine. Ces dernières affluant souvent vers des sections à caractère littéraire » tente d’expliquer Mélance la faible affluence des jeunes filles.

Mais malgré cette baisse d’intérêt pour les études, « aucune fille n’a jamais été chassée pour motif de grossesse non désirée », conclut-il, en se félicitant.

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