Elvanie Ntahizaniye (en vert sur la photo), 33ans, descend sur Bujumbura pour poursuivre l’université. Mais la vie est difficile, elle n’a pas les moyens pour continuer les études et est forcée de retourner à la campagne. Après une année au chômage, elle initie la culture de champignons comestibles sur sa colline …
Elvanie, sur la colline de Mugege, commune de Butaganzwa de la province de Ruyigi, raconte ses débuts : « J’avais une forte envie d’essayer la culture de champignons, mais j’étais en manque d’informations sûres pour pouvoir me lancer. L’opportunité d’apprendre, je l’ai eue après mon mariage : je suis devenue une “Maman Lumière”, ce qui m’a permis de suivre quelques ateliers sur les avantages de la culture de champignons. Le début d’une aventure … »
Elvanie n’a pas gardé les leçons apprises pour elle. Avant de les concrétiser, elle les partage avec d’autres jeunes diplômés toujours au chômage. Au total, elle va former un groupe de 20 jeunes originaires de différentes collines de la commune. Ils conviennent de constituer un fonds (une contribution de 30.000Fbu chacun) pour se lancer dans la culture des champignons, plutôt rentable. « Le champignon ne prend que 3 jours pour croître à sa maturité, et une même souche peut durer jusqu’à 3 mois. Deux fois par semaine, on peut récolter entre 5 à 10 kg de champignons comestibles. Alors que 1 kg se vend à seulement 3.000 Fbu, les clients se bousculent », indique fièrement la jeune maman. En effet, en plus d’être nutritif, dans certaines localités du pays, le champignon remplace de plus de plus la viande relativement plus chère.

Malgré les obstacles, le groupe reste ambitieux
Les projets du groupe sont nombreux. D’abord, il compte renforcer sa présence dans la culture des champignons: « Notre capacité de production est encore inferieure à la demande. Les gens se plaignent souvent du manque de notre produit. Avant de passer à autre chose, l’objectif est de hausser d’abord l’offre. Devenir les premiers fournisseurs dans la commune. Le défi reste surtout les moyens financiers. », explique la jeune entrepreneure.
Ensuite, il se lancera dans la transformation agro-alimentaire : « Nous pensons que c’est un secteur avec un grand potentiel. Pour le moment, nous étudions encore les différentes opportunités. » Pour Elvanie, il faut apprendre à se prendre en charge. Si elle n’avait pas pris le devant pour prendre son destin en main, ça serait 9 ans perdus. « Ce que nous avons surtout gagné dans cette aventure, c’est la confiance en nous. Aujourd’hui, nous sommes résilients et persévérants plus que jamais. » Le symbole de la réussite, n’est-ce pas?
