Création des Opportunités pour les jeunes à la quête d’emploi, une ONG locale, a tenu le 13 janvier dernier à Bujumbura, une journée porte ouverte à l’endroit des banques, des IMFs, des téléphonies et des entrepreneurs sous le thème ‘les solutions innovantes dans les technologies de l’information et de la communication aux profits des banques/IMFS et des jeunes entrepreneurs’. Une occasion de découvrir le génie informatique des jeunes étudiants burundais.
Cette organisation locale engagée dans la création des opportunités et l’employabilité des jeunes et la promotion de leurs conditions de vie, plaide, à travers ses projets, auprès des entreprises pourvoyeuses de stages, et assure l’encadrement des jeunes en situation de chômage.
C’est dans ce cadre qu’elle a organisé cette journée porte ouverte à King’s Conférence Center en Mairie de Bujumbura. « L’objectif de l’atelier est de découvrir le potentiel des jeunes génies en informatique dans la solution des problèmes de la communauté rurale surtout les jeunes entrepreneurs des groupements de solidarité », a martelé Madame Lydie Ndayishimiye, Directrice Exécutive de CREOP-Jeunes, lors du discours d’accueil.
L’autre objectif concerne la conscientisation du secteur privé notamment les banques, les IMF, les téléphonies et les entrepreneurs sur la valeur ajoutée des nouvelles technologies de la communication de l’information et adopter ces dernières pour rendre accessible les services financiers des projets des jeunes des localités éloignées.
Ensuite, s’en est suivie une présentation du projet Appui à la résilience socio-économique des jeunes filles et garçons adolescents de la province Ruyigi appuyé techniquement et financièrement par l’UNICEF à travers le projet conjoint avec d’autres agences (PNUD, UNFPA, ONUFemmes).
Lors des échanges, Etienne Niyongabo, chargé du programme adolescent au sein de l’UNICEF a souligné l’apport de l’organisation onusienne dans l’appui tant technique que financier des jeunes de 15 à 24 ans en leur octroyant des formations et des coachings : « Certes les défis qui bloquent l’autonomisation des jeunes et des adolescents sont immenses au Burundi mais le pays dispose des atouts pour trouver des meilleurs solutions notamment les banques, les micro-finances qui disposent d’outils de production qui est l’argent, les universités qui regorgent les meilleurs ressources humaines, de meilleurs étudiants… »
Pour le bon déroulement du projet, CREOP-Jeunes a engagé une dynamique de Co-création des produits et des services bancaires à distance ainsi que des solutions innovantes d’accès à l’information utile sur les services et les produits des banques et des micro-finances pour le financement des initiatives entrepreneuriales et génératrices des revenus des jeunes. Le but de ce projet est d’améliorer la qualité de vie des jeunes de Ruyigi.
Un projet aux réalisations palpables
Au cours de l’exécution du projet Appui à la résilience socio-économique des jeunes filles et garçons adolescents de la province Ruyigi par le CREOP-Jeunes, 7.500 jeunes de Ruyigi ont été employés dans les établissements privés et leurs idées ont été connectées aux institutions de micro-finances. Qui plus est, il était prévu de placer 30 jeunes mais avec plus de 1.000 dossiers déposés, 50 jeunes ont pu être formés en leadership managérial, éthique et déontologie professionnel, choix du métier, innovation basée sur la pensée créative et ils ont été placés dans des entreprises. D’autres 50 jeunes ont bénéficié des coachings et renforcements en comptabilité, marketing, hôtellerie tourisme, soins infirmiers aux urgences,…
Aussi, 731 jeunes des groupements de solidarité ont reçu des formations sur les compétences entrepreneuriales et l’épargne et 690 jeunes membres des groupements de solidarité ont été formés sur les procédures d’accès au crédit par la FENACOBU et connectés aux IMFs par l’ouverture des comptes bancaires.
Mais le manque d’information et la faible accessibilité des services bancaires de la jeunesse de Ruyigi et d’autres provinces en général constituent les principaux défis d’atteindre les résultats du projet à savoir l’amélioration des compétences et des aptitudes des jeunes et leur autonomisation financière.
Des défis y en a plein…
Les jeunes burundais rencontrent des difficultés lorsqu’ils veulent contracter des crédits au cours de leur exercice de développement de leur projet. Primo, leurs projets ne sont pas bien élaborés. Secundo, leur instabilité augmente leur incrédibilité ; ils peuvent se déplacer d’une ville/pays à un(e) autre sans se soucier de leurs affaires abandonnées à leur résidence antérieure. Tertio, ces jeunes cherchent des crédits alors qu’ils ne possèdent même pas de compte bancaire. Même ceux qui en ont, n’ont pas de biens à mettre en hypothèque. Pour ce, les nouvelles technologies de l’information et de la communication se présentent comme une solution innovante à cette problématique.
Selon Bienvenue Irakoze qui a présenté un exposé sur les solutions innovantes aux profits des jeunes entrepreneurs et des banques/IMFs, 40% de la population mondiale est connectée, 60% de la population africaine à accès à la connexion mobile. Le taux de pénétration est à 75% et génère plus de 64 millions d’emplois. Bien plus, en 2020, 4.6 millions de la population burundaise était connectée aux téléphonies et aux services financiers mobiles. 1.1 million de cette population est sur internet. Avec un taux de pénétration internet de 10.3%, le chiffre financier s’élève à plus de 5 milliards de Fbu de revenus mensuels d’internet.
Ainsi, l’implantation des guichets électroniques automatiques et la création des applications dans l’optique de transmettre les informations et approcher les services à la jeunesse des milieux ruraux font partie des recommandations proposées à cette journée.
Vers la fin de de l’atelier, 4 jeunes étudiants en Master en Génie informatique de l’Université du Burundi ont exposé leurs solutions innovantes développées. Tous les quatre prototypes exposés ont été primés. Les deux premiers ont reçu une enveloppe de 400.000 Fbu, et les deux restants ont eu 150.000 Fbu. La première place a été occupée par le jeune Archange Ngabirano avec son application nommée VICOBA qui contient deux modules web et mobiles.
Pour clore, la directrice Lydie a remercié de façon particulière l’UNICEF et les différents partenaires d’exécution à travers les différentes provinces tels que Bujumbura, Gitega, Ngozi, Bubanza et Cibitoke et dans d’autres agences pour leur appui.
L’atelier a vu la participation de plusieurs invités de marque parmi lesquels, les représentants des ministères en l’occurrence le ministère de la fonction publique, du travail et de l’emploi, les dirigeants d’entreprises, des banques et des entrepreneurs.