La nouvelle paranoïa des amateurs de la musique burundaise est l’annonce des évènements qui, finalement, finissent par ne jamais avoir lieu. Un caillou dans la chaussette de l’entertainment burundais.
En 2019, et au début de cette année, plusieurs rendez-vous culturels annonçant des stars étrangères ont été annulés : Meddy, Chameleone, Rayvanny, Yemi Alade, etc., ou nationaux, comme « Who’s The Best » avec Fizzo et Sat-B. Le public se plaint que les organisateurs événementiels se jouent d’eux. Et les journalistes ne sont pas épargnés : ils se retrouvent tenus pour partie prenante des événements qu’ils annoncent et qui finissent par ne pas se produire.
L’insuffisance des sponsors sur la barre des accusés
Pour Happy Famba, Manager du groupe Peace And Love, cela dépend du fait que la plupart des organisateurs misent sur des sponsors pour organiser des événements. « L’organisateur va exploiter la notoriété de la célébrité invitée en espérant que ça puisse jouer en sa faveur dans la persuasion des potentiels sponsors pour son concert, alors que ceux-ci devraient plutôt s’ajouter à un capital déjà suffisant pour organiser un concert ».
Point de vue qu’épouse Raphael Nyandwi, journaliste culturel et manager de Natacha. « Cela porte un sérieux préjudice à l’image de notre pays et l’évolution de notre industrie musicale, car si une autre maison burundaise invite un artiste étranger, c’est l’arnaque précédente de son compatriote malhonnête dont il va directement se souvenir. Par exemple, Je ne crois pas que Yemi Alade conseillerait un autre chanteur du Nigeria de venir se produire au Burundi ».
Quelles solutions ?
Pour Kent-P, à la tête de Kenny Empire qui a Sat-B en son sein comme musicien phare, le premier pas vers le découragement de ce mauvais comportement de la part des organisateurs événementiels doit plutôt venir du côté des artistes eux-mêmes. « Avant d’apparaître sur une affiche et que son nom soit relayé sur d’autres canaux d’informations, l’artiste devrait avoir touché au mieux tout le cash ou du moins une avance consistante, de cette façon les organisateurs feraient tout pour honorer les termes du contrat car ayant déjà décaissé les fonds ».
Et pour le journaliste culturel, afin que les journalistes ne soient plus tenus partie comptable des événements qu’ils ont annoncés mais qui finalement n’ont jamais eu lieu, il préconise la création d’une association des journalistes culturels. « Cette association forcerait les organisateurs à livrer de vraies informations aux médias, lesquelles informations ne sont pas toujours à la portée des journalistes. Elle contribuerait à la professionnalisation de notre métier. »