« Au Burundi, une personne sur deux souffre du paludisme », titrait la RFI un article paru ce mardi 6 août, reprochant au Gouvernement « de ne pas vouloir déclarer officiellement une épidémie de paludisme, malgré une demande des organisations internationales ». Dans une conférence de presse tenue ce mercredi 7 août, le Ministre de la Santé Publique, Dr Thadée Ndikumana, a nié les propos du médium français, signalant plutôt « d’avancées significatives »
« Plus de 5,7 millions de cas, dont 1 801 décès, ont été recensés depuis le début de l’année jusqu’au 21 juillet 2019, selon les chiffres rendus publics par OCHA, et cela sur une population de 11 millions de personnes », dévoilait la RFI dans l’article. Et le Ministre de riposter : « Cette année, de janvier à juin, nous notons près 4,4 millions de cas paludisme dont 1.400 décès. En 2017, nous avions déclaré une épidémie de paludisme après que nous ayons enregistré dans une période de 6 mois, plus de 4,9 millions de cas de paludisme dont 4.500 décès ».
Sur les causes cette flambée du paludisme, le Ministre a donné des éclaircissements : « La maladie s’est beaucoup accrue ces derniers mois principalement à cause du changement climatique. La période pluviale a été longue plus que prévu, créant ainsi une augmentation de moustiques à travers tout le pays. Egalement, certaines régions qui étaient naturellement froides ne le sont plus, et les moustiques s’y invitent. Bien plus, les riziculteurs sont désormais dans tout le pays, et les champs de riz sont les premiers hôtes de moustiques ».
Et face à cette inquiétante augmentation de contamination, le Ministre tranquillise : « La nouvelle stratégie adoptée consistant à tester et soigner les malades dans leurs ménages porte ses fruits. Ceux qui sont contaminés sont gratuitement soignés chez eux. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : en comparant les décès actuels à ceux de 2017, il n’y a aucune raison d’évoquer d’épidémie ».
#Choléra: en moyenne, 5 contaminations par jour à #Bujumbura. Le maire @FreddyHon prend des mesures conséquentes https://t.co/mz2YDPIpQB#Burundi #sante pic.twitter.com/EM0kH4gt0k
— Jimbere (@JimbereMag) August 7, 2019
Des précautions de « contre-attaque »
« Le Gouvernement a déjà débloqué plus d’1 milliard de FBu pour engager 360 prestataires additionnels et temporaires dépêchés dans 22 districts sanitaires du nord, de l’est et du centre du pays, les plus en alerte, afin d’appuyer les centres de santé dans le diagnostic et le traitement des patients », a annoncé le Ministre, avant d’ajouter que « des pulvérisations intra-domiciliaires des zones endémiques sont régulièrement effectuées, ainsi que la distribution de moustiquaires imprégnées dans ses zones à risques. »
A propos du traitement curatif, le Ministre a révélé qu’une récente étude a démontré une diminution de l’efficacité de l’Artésunate Amodiaquine, le médicament antipaludique en première ligne au Burundi, et devrait être remplacé par le Coartem, d’ici 2020.
