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«La mécanique, rien que la mécanique », la passion de Fabrice Mutore

Agé de seulement 15 ans, Fabrice Mutore, est le plus jeune élève du Centre de Formation Professionnelle de Gitega, au chef-lieu de la province. Son attachement à la mécanique lui prévoit un avenir bien prometteur.

Le voir dans son tablier, on ne lui donnerait que 10 ans. Petit de taille, souriant, Fabrice Mutore est le chouchou de ses camarades de classe : «Il est tout le temps souriant. Je ne l’ai jamais vu en colère ou mécontent. C’est peut-être l’effet de son jeune âge», lance Patrick, un des plus âgés de la classe, en taquinant le bonhomme.

A l’arrivée au Centre de Formation, l’on est accueilli par des bruits des vrombissements des moteurs de moto et de voitures en cours de réparations, de grosses machines, bref, tout ce qui fait un atelier mécano-électrique. A cet instant, Fabrice Mutore est assis dans sa classe, en première année mécanique. Il attend tranquillement que le tour des pratiques arrive.

La genèse du choix pour la mécanique

Bien à son aise en causant avec des inconnus possédant des appareils, des blocs notes, et autres outils de travail journalistique, Fabrice Mutore indique qu’il n’avait pas 36 solutions quant au choix pour la mécanique: «Je venais d’échouer en 8ème année. Mes parents ont longtemps cherché une classe pour redoubler, en vain. Moi-même j’ai parcouru presque toutes les écoles environnantes, mais sans succès», témoigne-t-il. Et d’avancer dans ses propos: «Ce n’est qu’un soir que mon père m’a fait savoir que je vais me présenter au Centre de Formation Professionnelle. J’étais émerveillé, rien qu’à l’idée d’être inscrit quelque part.» A la rentrée, Fabrice fait un étrange constat: ce n’est pas une simple école comme il en avait l’habitude. Les élèves sont un peu plus grands, la façon d’étudier, de dispenser les matières est tout à fait différente: «J’ai eu un peu de trouille, au début. Mais au fil du temps, je m’y suis habitué. Je me suis familiarisé avec mes camarades de classe et les professeurs sont gentils

Du sérieux pour son métier

Fabrice n’a pas tardé à se familiariser avec le métal, les outils et les machines. La curiosité de découvrir, l’envie de tout connaître sur les machines, lui ont permis d’avancer à pas de géant, bien que son métier exige la force et la persévérance: «Quand il s’agit de choses lourdes à soulever, mes amis m’aident. Nous travaillons en harmonie et dans une ambiance bon enfant», révèle le jeune, fier de ses exploits : «Actuellement, je suis capable de démonter le moteur d’une moto et le remonter. Je connais par cœur toutes les pièces qui le composent.» Au rythme d’apprentissage, Fabrice est déjà optimiste quant aux bonnes notes : «Parmi les 37 élèves de ma classe, je pense que je serai parmi les dix premiers. Je bosse dur pour mériter une bonne place, devant mes grands frères.»

 Déjà entrepreneur, il se projette loin. Ne cherchez pas Mutore dans les salles de cinéma, ni au «ligala». Son passe-temps favori, c’est la fabrication des «mbabula», les braseros pour charbon de bois. Fabrice affirme être capable de fabriquer 20 mbabulas par jour, et durant la période des études, il n’en fabrique que 3 : «Ce n’est pas difficile pour moi, puisque c’est ma passion. Actuellement, je travaille pour des employeurs qui ont les moyens de s’approvisionner en matière première. Par unité on me paye 300 BIF.» Ainsi, avec l’expérience professionnelle qu’il est en train d’acquérir, le jeune ambitieux projette, dans un avenir pas très lointain, d’ouvrir sa petite boîte, et être son propre patron : «Je veux montrer à mes parents qu’ils ne se sont pas trompés en m’envoyant bricoler des machines».

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