Sous une dynamique tripartite des ministères ayant en charge la Sécurité, le Commerce et le BBN, certaines unités de transformation se sont vues récemment contraintes de fermer pour « n’avoir pas respecté les normes de fabrication ». Un coup dur pour une centaine d’employés et employeurs, leurs familles, les consommateurs… qui en tiraient leur gagne-pain ou qui jouissaient de leur consommation. Leur souhait est que ces entreprises puissent rouvrir. Mais quand, et à quel prix ?
Le délai de 45 jours n’aura peut-être pas suffi à certaines unités de transformation pour se « conformer aux normes », comme le Bureau burundais de normalisation (BBN) l’avait instruit. Les choses ont pris une allure sérieuse quand les ministres de l’Intérieur, du Commerce et les cadres du BBN, ont effectué une cascade de visites dans différentes unités de transformation opérant au Burundi pour s’enquérir de l’état des lieux.
Selon la ministre en charge du Commerce, le constat est amer. « Les mesures d’hygiène ne sont pas observées. Pire encore, les modes de fabrication sont douteux », s’inquiète Marie Chantal Nijimbere. Hormis la Brarudi et Savonor, souligne la ministre, les autres unités de transformation de jus à base de gingembre doivent fermer, et il est fortement recommandé aux consommateurs de s’en méfier.
La police et les administratifs n’ont pas tardé à réagir. 68 unités de transformations sur les 159 visitées ont été contraintes de fermer et de rendre leurs licences pour « non-respect des normes de fabrication ». D’aucuns se demandent pourquoi c’est aujourd’hui qu’on pense à la fermeture de firmes dont certaines totalisent plus de 7 ans de service.
Le porte-parole du ministère du commerce explique que c’est dans le cadre de la mise en application de la politique nationale de l’industrialisation récemment lancée. « Les entreprises burundaises doivent être compétitives. Le respect des normes doit donc être de mise dans leurs activités, afin d’écouler leurs produits tant sur le marché national qu’international », indique Onésime Niyukuri
Les conditions de réouverture
Dans la foulée, c’est la grogne chez les propriétaires et les employeurs des firmes cadenassées. Certains ne comprennent pas comment ils avaient même reçu des licences de fabrication de la part du BBN et travaillaient normalement, mais sont aujourd’hui obligés de mettre la clé sous le paillasson. « La vie de nos familles est hypothéquée. Comment allons-nous subvenir à nos besoins ? Je trouve même que c’est injuste de fermer une entreprise qui totalisait plus de 5 ans de service, alors qu’elle n’a aucun antécédent d’irrégularités », s’indigne un employeur dans l’une des entreprises fermées, qui a requis l’anonymat.
Sur la question de savoir comment une entreprise peut être fermée alors qu’elle possédait une licence, le directeur général du BBN nous a promis de s’exprimer ultérieurement.
De son coté, Onésime Niyukuri, porte-parole du ministère du Commerce, apporte cet éclairage : « Les entreprises qui vont corriger leurs erreurs auront droit à une vérification de la part du ministère pour analyser le respect des normes. Si le résultat est positif, leurs licences leur seront de nouveau octroyées ».