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Importation des marchandises au Burundi : et si on privilégiait la voie ferroviaire ?

Au Burundi, les marchandises importées arrivent essentiellement par voie terrestre. Il existe une autre alternative d’import avantageuse mais inexploitée : le chemin de fer en Tanzanie en passant par le port de Kigoma. Eclairage.

En empruntant la voie ferroviaire de la Tanzanie, les hommes d’affaire burundais transporteraient plus de marchandises. Ally Shamte, responsable de la gare ferroviaire à Kigoma (Kigoma Railway Station), le confirme : « Nous avons 50 trains et 20 wagons. Un wagon peut contenir entre 40 et 42 tonnes de marchandises. C’est à dire qu’un train transporte plus de 800 tonnes, l’équivalent de 26 camions. » Or, selon le responsable du port de Kigoma Mulume Mchanga, les burundais importent au maximum 400 tonnes de marchandises par mois. Elles sont essentiellement composées de blé, du ciment et les tôles. Retenez qu’une tonne de ses marchandises se dédouane dix dollars.

Où est donc le problème ?

« Les importateurs burundais n’exploitent pas beaucoup le chemin de fer et la voie lacustre parce qu’ils font plus confiance aux commissionnaires qu’à la Tanzania Railways Corporation (TRC). » explique Geoffrey Temba, vice responsable de la gare ferroviaire de Kigoma. Il ajoute que les commerçants burundais sont très familiers avec les transporteurs de la voie terrestre. Eric Ntangaro, Secrétaire exécutif de l’Association des transporteurs internationaux au Burundi (ATIB) signale que les bateaux burundais ont une capacité de transport de 9.590 tonnes. Un seul bateau est capable de transporter la quantité de 12 wagons environ 17 camions. « Les tanzaniens de TRC sont prêts à baisser le prix de transport des hydrocarbures et d’autres marchandises, si les autorités portuaires se chargeaient à leur tour des frais de manutention. Tout dépendra de l’issue des négociations de toutes les parties prenantes. » précise-t-il.

Un nouveau projet de construction du chemin de fer électrifié Uvinza –Musongati-Gitega est en cours de réalisation. Une fois fini, il faciliterait beaucoup le transport des marchandises. Avec une vitesse de 160km/h, le train fera le trajet   Dar-es-Salam- Kigoma en 12h environ. « Il sera deux fois plus rapide que le chemin de fer actuel » fait savoir Geoffrey Temba. Il ne faudra qu’une heure pour faire Uvinza en Tanzanie à Musongati au Burundi.

Ça fait 10 ans que le carburant ne se transporte plus par voie maritime vers le Burundi alors que c’est la voie la moins couteuse et la plus rapide.  Les Tanzaniens n’en reviennent pas. En effet, la distance entre Dar-es-Salam et le port de Kigoma est de 1.254 Km. Les marchandises passent deux jours en route avec le train s’ils ne rencontrent aucun problème. 8 à 10 heures après, ils arrivent au Burundi par bateau via le port de Kigoma. La distance entre le port de Kigoma et celui de Bujumbura est de 178 km tandis que celle de Dar-es-Salam et Bujumbura est longue de plus de 1500 Km par voie terrestre. Malgré cela, les commerçants burundais ne veulent pas profiter de cette opportunité. Ils préfèrent toujours la voie terrestre.

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