Mercredi, 30 Septembre, les victimes des inondations de Gatumba ont été suggérées par l’administration locale et le Ministère de la Solidarité de quitter les sites et regagner leurs habitations. Pour cette population, la solution est la moindre des maux qui les hantent, avec la pluie qui bat son plein, leur rappelant les heures sombres …
« Dans la réunion, nous incluant, les autorités ont proposé que ceux dont les parcelles qui ne sont plus inondées puissent y retourner. L’aide pour construire les tentes leur sera vite donnée. Pour ceux qui étaient des locataires, ou ceux dont les parcelles demeurent inondées, des solutions au préalable leur seront trouvées. Ils veulent désengorger d’abord les sites. » Explique Augustin Nyandwi, Responsable du site, avant d’ajouter que le rythme de mise en application de ladite proposition n’est curieusement pas effectif.
Pour les déplacés, rapprochés au site Kigaramango (6.766 personnes au mois d’avril dernier), la volonté de retourner dans leurs parcelles y est, et leur tient à cœur. « On voudrait bien quitter cet endroit. Nous vivons dans des conditions inhumaines. La pluie vient empirer les choses. Nos tentes sont toutes usées. Lorsqu’il pleut, impossible de dormir. On prend les enfants et on les amène dans les tentes des bienfaiteurs, qui, elles, sont plus ou moins encore en bonne état. » Révèle Césarie Mugisha, la trentaine, veuve.
Quant à Elda Nikiza, locataire à Gatumba avant l’inondation, la peur est au ventre. « Je ne sais pas ce qui adviendra de nous autres qui n’avions pas de terres. On ne sait pas à quel saint se vouer. La rumeur dit qu’ils vont prévoir quelques frais pour nous louer des maisons pour 3 mois seulement. Ce serait bien, mais quelle sera la suite ? Les questions demeurent. »
Rusizi reste un danger imminent
En ce temps des pluies, le pire est envisageable. Les débordements de la rivière Rusizi étant la cause des désastres, le même phénomène n’est pas à épargner. Lors d’une brève visite à Kigaramango d’une haute personnalité des Nations Unies, Bintu Keita, Assistante du Secrétaire Générale des Nations Unies, le 18 Septembre, la grande doléance était de bien réaménager les crues de la rivière, pour éviter les débordements de nouveau. Des moyens colossaux.
« Nous avons fait de notre mieux, mais nos efforts sont très minimes par rapport aux nécessités. Nous, de simples habitants, n’y pouvons pas grandes choses. Ça relève de la grande ingénierie. » Tente d’expliquer une jeune dame, l’urgence, à la déléguée des UN, qui répliquera que toutes les doléances sont scrupuleusement notées et seront prises en considération.
Cela étant, pour Tharcisse Ndayizeye, environnementaliste, fait savoir que provisoirement, de nouvelles terres dans des lieux plus sûr seraient plus mieux car le réaménagement de la rivière pourrait prendre plus de temps et de moyens, alors que la situation est plus qu’urgente.
Pour rappel, ce lundi 5 octobre, au lendemain de l’incendie du marché de Kamenge, le Président de la République, Evariste Ndayishimiye, en compagnie des hommes d’affaires, assureurs, banquiers …, a effectué une visite de soutien aux commerçants du marché, et ce n’est pas moins de 2 milliards de Fbu collectés seulement pour ce jour.