En 2012, la BRB estimait à 88% la part des Burundais actifs exclus du système financier. Aujourd’hui, 23,8% de la population ont un compte dans une institution financière. Après 4 ans d’action dans le financement rural, Icco-Coopération se félicite d’avoir contribué dans la réduction de l’exclusion financière au Burundi.
« Au départ, Icco-Coopération s’était donné l’objectif d’atteindre 150 000 ménages ruraux avec un accès aux services financiers appropriées et des liens de chaîne de 16 000 petits exploitants agricoles. A ce jour, les réalisations se portent à 193 000 ménages ruraux et 19 000 petits exploitants atteints », a fait savoir Netlyn Bernard, Directrice Régionale des Opérations de Icco-Coopération, ce jeudi 7 août à l’hôtel Royal Palace, en marge de la semaine de microfinance tenue à Bujumbura du 5 au 9 août.

Alarmé par les statistiques inquiétantes sur l’inclusion financière au Burundi qui touche surtout le monde rural, avec l’appui du Gouvernement Hollandais, Icco-Coopération lance en octobre 2014 le MAVC (Microfinance, AgriFinance and Value Chains), un programme qui vise à accroître les revenus et la sécurité alimentaire de 150 000 ménages grâce à un meilleur accès à la microfinance rurale et à une approche intégrée du développement et du financement de la chaîne de valeur.
Derrière la réussite du projet, une bonne stratégie
Pour implémenter ce programme, Icco-Coopération a eu pour partenaires différentes institutions de microfinance au Burundi, regroupées au sein du RIM (Réseau des Institutions de Microfinance au Burundi) et les bénéficiaires dont les Organisations des Producteurs (OPs) et Unités de Transformation (UTs), dans une logique simple : « Pour accéder aux marchés, les agriculteurs producteurs sont en liaison d’affaires avec des unités de transformation qui achètent leurs produits à travers des contrats et par rapport au payement, les unités de transformation utilisent les comptes des petits producteurs ouverts au niveau des institutions de microfinance. Les IMF voyant les mouvements de fonds de ces agriculteurs vont leur octroyer des crédits productifs, souvent sans garanti », a éclairci Willy Hatungimana, Directeur Pays de Icco-Coopération au Burundi. Cependant, la route est encore longue comme le souligne Netlyn Bernard : « La problématique reste assez inquiétante et les acteurs dans le secteur ont besoin des réflexions profondes, innovantes et stratégiques afin d’apporter de nouvelles solutions au défi de l’inclusion financière au Burundi. »
La prochaine étape : le mobile banking et la micro-assurance
« Afin de faciliter l’accès au crédit a plus de personnes, surtout celles éloignées des institutions de microfinance, Icco-Coopération est en train de développer le mobile banking qui va permettre aux agriculteurs de recevoir des crédits sur leurs téléphones. Nous comptons également à l’avenir créer la micro-assurance pour protéger les agriculteurs contre les aléas climatiques », a révélé le Directeur Pays de l’ONG hollandaise.
Plusieurs institutions de microfinance au pays étant jeunes, Bernard Kinyata, Directeur Exécutif du RIM, a encouragé Icco-Coopération de poursuivre son appui dans le renforcement des capacités du personnel, la promotion de l’éducation financière de la population, l’intégration de la gestion de la performance sociale au niveau des institutions de microfinance ainsi que dans le renforcement du cadre institutionnel en vue de créer un environnement propice au développement et au financement des chaînes de valeur.
