Si l’on clame que notre société n’est pas misogyne, ces expressions, si ce n’est pour museler la femme, l’infantilisent.
Amazi make aheberwa impfizi : S’il y a peu d’eau, on laisse tout au taureau.
Cette expression est utilisée pour rappeler à la femme qu’en cas de partage, la grande part reviendra à l’homme. Que c’est lui qui est prioritaire. Comment contredire ceux qui disent que les hommes burundais sont des gloutons ?
Impfizi ntiyimirwa : On ne peut pas limiter le taureau (à se reproduire).
Cette expression étant souvent utilisée pour rappeler que la femme doit se plier à la volonté de l’homme, et éventuellement fermer l’œil sur les incartades sexuelles de son époux, qui relèvent du naturel.
Umugore ni umwana : la femme est un enfant.
Infantilisant, cette expression réduit la femme et peu importe son âge, à un éternel assisté.
Umugore asasira uwishe se : La femme abrite (couche avec) celui qui a tué son père.
Une expression pour présenter la femme comme dépourvue de bon sens, quitte à s’offrir à l’assassin de son père.
Umwigeme ni akarago k’abaraye : la fille est comme une natte pour les « passagers » (pèlerins).
Frôlant la promotion du viol, cette expression décrit la femme que comme bonne à coucher (avec n’importe qui), selon le bon vouloir de sa famille.
Nta kwama ku ntoboro imwe nk’igipfungo : On ne peut pas toujours rentrer par un même trou comme un bouton (d’une chemise ou d’une veste).
Ticket donné aux hommes pour avoir plusieurs partenaires, cette expression rappelle à l’homme de ne pas se contenter d’une seule femme.
Nta nkokokazi ibika isake zihari : Une poule ne peut pas chanter tant qu’il y a des coqs.
Cette expression est utilisée pour interdire formellement à la femme de s’exprimer ou de prendre parole en public.
Umugore ni ndyana n’uwejeje : la femme est « je mange avec celui qui a récolté ».
Réduit au seul profil de matérialiste, cette expression décrit la femme comme une matérialiste naturelle.
Umurindi w’umugore uhinda uhera : le déchaînement (fureur, ras-le-bol) d’une femme finit par se dissiper.
Cette expression décrit la femme comme incapable de constance, même quand elle est poussée dans ses retranchements.
