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Droits des femmes bafoués : où est passé l’activisme ?

Et si on n’attendait pas que ce soit trop tard ?

La dénonciation des violations des droits de la femme ne concerne pas seulement les activistes des droits de la femme. C’est plutôt un devoir de tout citoyen responsable. Cela est d’ailleurs la façon la plus sûre de prévenir les tueries entre conjoints. Tel est le point de vue du sociologue Patrice Saboguheba.

« Les tueries entre conjoints résultent de la dégradation des mœurs », regrette le sociologue Patrice Saboguheba. Pour lui, les conjoints n’arrivent pas à l’étape de s’entretuer en un seul jour. Cela résulte plutôt du cumul des querelles quotidiennes qui se passent malheureusement au vu et au su des voisins. « Mais pourquoi attendre que la mort suive pour se lever enfin et dénoncer ces violences ? »

Patrice Saboguheba : « Que les Burundais aient l’habitude de secourir avant que le pire ne se produise »

Selon ce sociologue, lutter contre les violences faites aux femmes ne devrait pas être un devoir des activistes des droits de la femme seulement, car, la plupart des associations de défense des droits de la femme ne fonctionnent que grâce à des financements qui peuvent s’arrêter à tout moment. Non plus ces activistes ne peuvent pas être partout. La lutte contre les violences entre conjoints est plutôt un devoir de tout citoyen responsable.

Une irresponsabilité partagée

M. Saboguheba regrette que ces cas de violences se multiplient en cascade du jour au lendemain. Ce que ce sociologue trouve anormal c’est que les violations des droits de la femme se multiplient exponentiellement au moment où cela était supposé s’arrêter.

Il fait allusion aux médiateurs collinaires et aux différents comités qui s’occupent des questions sociales qui sont actuellement présents sur toutes les collines du pays. Pour M. Saboguheba, si chacun faisait correctement son devoir, sûrement que les violences pourraient être prévenus avant qu’il ne soit trop tard.

Et si on attend que ce soient les activistes des droits de la femme seulement qui dénoncent les cas de violences faites aux femmes, attendons-nous à des enterrements quotidiens des victimes des violences conjugales », fait-il savoir. Il appelle les Burundais à adopter l’habitude de secourir avant que le pire ne se produise. 

Par Florence Inyabuntu, Burundi Eco

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