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«Corona panique», le danger à éviter

Depuis 5 jours, «port du masque » est probablement le mot le plus entendu des bouches des burundais, le plus écrit sur les réseaux sociaux et dans les medias officiels, après l’annonce de l’explosion des cas testés positifs à la Covid-19. Entre mesures barrières et panique, le combat est rude.

Le communiqué de presse du Ministre burundais de la Santé Publique et de Lutte contre le Sida de ce mercredi 13 janvier sur les 100 nouveaux cas ne laisse personne indifférent.

Des mesures, des résolutions ont été prises. C’est notamment la fermeture des frontières, la relance de la campagne nationale «Ndakira, sinandura kandi sinanduza Korona virus». Bien plus encore, le Ministère de l’Intérieur, du Développement Communautaire et de la Sécurité Publique a, par la suite, ordonné le port du masque pour tous les chauffeurs et clients des transports en commun. S’en suivent des correspondances des institutions obligeant le port de masques aux prestataires de services, y compris même les écoles…

La panique installée

Le port obligatoire du masque dans les transports en communs a créé la sensation. «A Bujumbura, 99% se déplacent en transports en commun. Autant alors officialiser que tout le monde doit porter son masque.» Avis de Suzanne Ndereyaha, habitant le quartier Jabe. Pour elle, si le port du masque est avérée plus efficace, autant en porter sans même y être obligé.

D’avis contraire, Martin Nduwumuremyi de Kamenge, fait savoir que ces décisions qui pleuvent ne font que semer confusion et panique : «Est-ce que les chiffres qu’on nous montrent sont aussi alarmants que ça? Même s’ils l’étaient, aussi longtemps que nous irons à plus de 18 personnes dans nos fameux bus-cercueils, les contaminations augmenteront à vitesse de croisière

De son côté, Margueritte Uwamahoro du quartier Kinindo trouve que l’heure est grave pour négliger toute prévention : «Je suis actuellement à la retraite. Ce fléau ravage curieusement les personnes d’un âge avancé. A part le port du masque, j’ai limité mes déplacements au strict minimum. Je pense que la situation est sérieusement dangereuse, vu la façon dont cette maladie se propage

Appel à la sérénité

L’obligation du port du masque a été virale jusqu’en milieu scolaire. «Nos enfants vont à l’école par des bus scolaires. En obligeant le port de masque pour les voyageurs en transport en commun, les nôtres sont inclus. A part trouver un masque sur mesure pour un nourrisson du maternel, le porter pourrait les affecter mentalement, et créer la peur», confie Carine Iranzi, mère de deux petits enfants.

Pour toutes ces précautions que prennent écoles et autres organisations, Pierre Nkurikiye le porte-parole du Ministère de l’Intérieur, du Développement Communautaire et de la Sécurité Publique, conseille : «Le Burundi, via son Ministère ayant la santé dans ses attributions, possède des professionnels chargés de suivre de près l’état des lieux de cette situation, et ils nous en informent régulièrement, pour prendre des mesures adéquates. Pour éviter de semer la panique, gardons les indications qu’ils nous communiquent, et ne suivre que les communications officielles

Et d’avertir qu’un recours aux sanctions est envisageable si de tels actes continuent.

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