Créée pour faciliter l’accès aux services de santé sexuelle et reproductive à un prix abordable à toutes les femmes et adolescents peu importe leur situation géographique, la DKT vient prêter une main forte au programme national de santé et de la reproduction.
Avec une vision de devenir un pays émergent en 2040, et développé en 2060, le Burundi n’a d’autres choix que de réduire la densité moyenne d’habitants par km2, fait savoir Dr Ananie Ndacayisaba, directeur du PNSR.
Pour parvenir à cette réduction, les Burundais devraient atteindre le taux d’utilisation de méthodes contraceptives de 60% en 2040, et 80% en 2060. De cette manière une femme aura en moyenne 3 enfants en 2040, en espérant que ce taux de natalité puisse continuer de baisser jusqu’à ce qu’on ait une moyenne de 2,5 enfants/femme.
Selon le Dr Ndacayisaba, des progrès remarquables ont été faits mais le chemin reste encore long. Il s’avère que l’utilisation de méthodes contraceptives est toujours faible, l’indicateur de consultation prénatale et post natale est toujours faible. D’après le Dr Ndacayisaba, si les Burundais parvenaient à s’approprier la vision du Burundi, il serait possible qu’ils aient une sexualité responsable, saine, satisfaisante et sure. Aussi, il serait préférable que les couples adhèrent à la contraception afin qu’ils gardent la liberté d’avoir ou non des enfants, et quand les avoir. Cela aiderait aussi à la promotion de la maternité à moindre risque. Chaque famille aura alors des enfants souhaitées dont ils sont capables de prendre soin.
C’est dans cette optique que la DKT vient appuyer pour faciliter l’accès à ces produits à un prix abordable. Le projet se réalisera dans les provinces de la Mairie de Bujumbura, Kirundo, Kayanza, Ngozi et Gitega.
Qu’est-ce que la DKT ?
La DKT est une organisation non gouvernementale sans but lucratif. Au Burundi, elle est fournisseur privé des produits de santé sexuelle et reproductive aux femmes et adolescents, sans tenir compte de leur situation géographique. Cinq des dix plus grands programmes de marketing social en matière de contraception sont des programmes DKT.
Par ailleurs, signale le Dr Dholly Senga, cette organisation travaille avec plus de 100 pays à travers le monde. Son approche est celle du marketing social, pour s’attaquer aux problèmes sociaux notamment la mortalité maternelle et infantile et le VIH/Sida. Ainsi, DKT propose de faire une communication moderne dans ses sensibilisations en fonction des tranches d’âge pour la promotion des droits en matière de santé sexuelle et reproductive, et de la masculinité positive. Tout cela se fera en collaboration avec le PNSR. Et de préciser : « Le projet vise atteindre 400.000 Burundais. »
En 2023, le programme DKT est parvenu à prévenir 17 millions de grossesses non désirées ainsi que 32.500 décès maternels à travers le monde.
Toujours dans la même vision, le programme DKT donnera à la jeunesse une information claire et précise, afin qu’elle prenne des décisions éclairées.
Le Dr Senga a précisé que les pharmaciens avec lesquels le programme DKT devront avoir suivi une formation rigoureuse en matière d’orientation des clients ou bénéficiaires de leurs services pour leur procurer des contraceptifs adaptés à leurs corps et à leurs besoins. Ils seront aussi formés pour comprendre la gestion d’effets secondaires. Des agences des nations unies vont aider les plus démunis à bénéficier de ces produits, mais ceux qui le peuvent en achèteront. Pour conclure, le Dr Dholly précise que la population reste libre d’adhérer ou non à la proposition.
Le ferme accompagnement des Pays-Bas
Présente lors de ces cérémonies de lancement des activités de DKT au Burundi, l’Amb. Lianne HWS Houben a exprimé sa satisfaction par rapport « aux initiatives novatrices du Gouvernement du Burundi et du secteur privé pour l’amélioration de la santé et le bien-être maternel et infantile »
L’ambassadeur des Pays-Bas a salué « les nouveaux engagements du Ministère en charge de la santé à travers le PNSR en faveur de la planification familiale », rappelant au passage que « seuls 2,3% des femmes au Burundi reçoivent une méthode de planning familial avant la sortie de la maternité ».
Active au Burundi depuis 2012 dans la santé sexuelle et reproductive ainsi que les droits y relatifs, l’investissement de l’Ambassade des Pays-Bas de 42 millions € dans ce secteur de 2021 à 2027 accompagnera notamment les activités de DKT.
Parmi les objectifs visés au Burundi: l’accroissement du taux d’utilisateurs des contraceptifs adaptés aux besoins des bénéficiaires ainsi que la baisse significative des grossesses non désirées chez les femmes et les jeunes, afin que la « Vision 2040-2060 » puisse être réalisée dans les délais souhaités.