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Entrepreneuriat

Comment présenter son business, ou l’efficacité néerlandaise à l’oeuvre

Deuxième édition ce mercredi 10 avril 2019 de la soirée dédiée aux jeunes entrepreneurs burundais, qu’organise l’ambassade des Pays-Bas au Burundi. Au programme : comment présenter son business… Les aspects ludiques du rendez-vous faisaient aussi office de pédagogie

Comment faire comprendre aux jeunes burundais, qui veulent se lancer dans l’entrepreneuriat, ou qui y sont déjà, qu’une carte de visite, c’est important ? Qu’une adresse Internet présentant son business, c’est fondamental ? Qu’il est inconcevable de vouloir se lancer dans les affaires sans email ? Que l’expression orale, l’assurance physionomique, la tenue corporelle sont cruciales pour convaincre un potentiel bailleur, un client, ou forcer la porte vers des partenariats ?

La deuxième soirée entrepreneuriale organisée par la représentation diplomatique néerlandaise au Burundi a répondu à toutes ces questions en moins de trois heures, entre verres multicolores (et bien remplis), admirables brochettes, de la bonne musique, et beaucoup de sourires.

Car les bons tics pour réussir dans l’entrepreneuriat ne font forcément pas bon ménage avec la culture burundaise. Elle enseigne l’introversion, la retenue, murmurer, et une forme de pudeur qui sont parfois aux antipodes de ce qu’exige la réussite dans le business.

Qui n’a pas encore vu de jeunes burundais passer des demandes d’emploi le dos voûté, la sueur au front, mélangeant les réponses face aux questions de l’interview dans un français mourant, les mains moites et la détresse au front, celui/celle-là ne peut s’imaginer le chemin qu’il reste pour que le Burundi emprunte la voie de la popularisation du « business oriented mind » cher aux voisins anglophones de l’EAC.

L’antidote ?

Du coup, le programme de la soirée à la résidence de l’Amb. Caecilia Wijgers comprenait une séance de familiarisation au pitch. A la centaine de jeunes entrepreneurs invités, huit pairs allaient présenter leurs entreprises, en quatre minutes chrono. La MC ? Irvine Floréale, elle-même entrepreneure avec « Infinity Group », une boite qui opère dans l’analyse commerciale : « Il faut gagner l’attention de l’interlocuteur qui n’a pas forcement beaucoup de temps pour vous », expliquera-t-elle.

Une trentaine de minutes pour des présentations qui allaient de l’agribusiness au mobile money, à l’écologie, ou encore à la pharmacie vétérinaire, alors que dans un coin veillait Stephan Doukhopelnikoff, le coach derrière leur métamorphose. Pour notamment rappeler que dans les affaires, « il n’y a qu’un seul moment pour faire une première bonne impression ».

Le pitch qui a suscité le plus d’applaudissements, d’autant qu’il a été fait en kirundi, est celui de Rosette Nshimirimana. A 29 ans et encadrée par CARE Burundi, cette native de la province Gitega a expliqué comment elle opère depuis 2015 dans la fourniture de produits vétérinaires sur sa colline Rutanganika. Son constat avait été simple : très souvent, les animaux d’élevage mourraient autour d’elle parce que les voisins ne savaient pas où trouver les médicaments, ni à quels prix, d’ailleurs. Du coup, elle s’est lancée dans la formation comme pharmacienne vétérinaire, avant d’ouvrir son business avec 10.000 Fbu. Quatre ans après, le capital de sa boutique est de 13 millions Fbu.

Réseautage

Bien après les présentations et les questions de l’assistance, les jeunes vont se retrouver, échanger des contacts, ceux qui ont pitché recueillant des feedback, arrachant des cartes de visites là, nouant de nouvelles connections ici pour pousser plus haut la barre de leur chiffre d’affaire.

A l’entrée de la résidence de l’Ambassadeur des Pays-Bas au Burundi

Une soirée réussie : selon une enquête conduite sur place, 71,70% des personnes présentes à la soirée disent avoir été inspirées, 32% ont gagné quelque chose de nouveau tandis que 81% ont bénéficié d’excellentes connections.

Et s’il devrait y avoir de suite, que serait-elle? Pour Joanna Nduwamungu, assistante technique au Burundi Business Incubator (BBIN), les jeunes présents « ont déjà dépassé la phase de la création ». Elle estime toutefois qu’ils ont besoin d’une formation post-création: ”Si parmi ces eux, il y en a à qui la fiscalité, la comptabilité, la gestion des resources humaines, voire la levée des fonds, etc…. leur donne du fil à retordre, les portes du BBIN leur restent ouvertes.”

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