Le couperet est tombé lors de la fête internationale du travail, de la bouche du numéro Un burundais « …Que d’ici le 31 décembre 2017, tous les ménages au Burundi soient légalisés pour éviter les problèmes qui affectent surtout les femmes et les enfants! » Aussitôt relayé par le Ministère de l’intérieur, le « oui » devint alors obligatoire… et est devenu depuis lors un moyen dissuasif assez efficace.
Il n’y a pas un jour qui s’écoule sans mariage dans le tout Burundi. À la pelle, les concubins se présentent dans les bureaux communaux pour régulariser leurs unions. À les voir ainsi, on croirait à une extraordinaire saison d’amour au Burundi, mais non…Personne n’a envie, par les temps qui courent, de payer les 50.000fbu d’amende, prévus pour ceux qui n’auront pas régularisé leur union d’ici la fin de l’année.
Pendant que certains crient à l’atteinte des libertés individuelles, le ministère de l’intérieur nuance, « Cette loi vise à lutter contre la polygamie et la démographie galopant, les grossesses précoces… ». Voilà, c’est dit! Parée d’une telle mission de « moralisation de la société burundaise », presque divine, ironisent certains, les concubins n’ont pas d’autres choix que s’y plier. Mais là encore, faut-il savoir qui choisir…
Première dame ou deuxième bureau?
La question est épineuse: est-ce du domaine de l’administration publique de légiférer sur le choix de la personne avec qui se marier? Doit-on légaliser l’union avec une personne que l’on avait quittée pour une autre femme…au nom de la moralisation de la société?
Pour les polygames, les choses se corsent : « Le choix doit porter sur la première femme. Sinon les polygames choisiraient tous la deuxième femme, souvent plus jeune, plus belle », explique-t-on dans les bureaux communaux. Quant à cette deuxième femme, nous dit-on, seuls ses enfants (s’il y en a) sont reconnus légalement et assumés financièrement par le père.
Aujourd’hui, c’est 4 à 5 unions légalisés par jour, à Bubanza. Et autant de plaintes auprès des mêmes autorités pour trancher sur les problèmes de partage des biens, pensions alimentaires et autres tracas dû au concubinage.