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Agriculture

Burundi: la jeunesse, une force motrice de développement agricole pour IFDC

Consolée Barikore, Chargée des formation et du genre à IFDC

Ce 12 août, le IFDC-Burundi se joint au monde pour célébrer la journée internationale de la jeunesse. Dans ses projets, IFDC met toujours l’accent sur l’intégration genre en général et la jeunesse en particulier dans leur mise en œuvre.

Le IFDC, Centre International pour le Développement des Engrais est une organisation publique qui a été créée en 1974 et ayant son siège mondial en Alabama aux États-Unis. C’est une organisation indépendante à but non lucratif qui combine la recherche innovante, le développement de systèmes de marché et les partenariats stratégiques afin de diffuser des solutions agricoles durables pour améliorer la santé des sols, la sécurité alimentaire et les moyens de subsistance dans le monde entier. 

Ses activités s’alignent dans l’ODD 2 – « Eliminer la faim, assurer la sécurité alimentaire, améliorer la nutrition et promouvoir l’agriculture durable ». IFDC s’est installé au Burundi depuis 2007sous les financements du Royaume des Pays Bas.

La part des jeunes dans les projets de l’IFDC au Burundi

Le Burundi est un pays dont la pyramide des âges montre que la population est jeune. Et sur ce, il ne peut pas se développer sans la prise en compte des jeunes dont la tranche d’âge de moins de 25 ans occupe 65% de la population, il est l’un des pays à plus haute densité de population avec un ratio de densité de 442 hab/km2 (projection démographique 2020).

Consolée Barikore, chargée des formations et du genre au sein de l’IFDC, confie qu’au Burundi, depuis 2007, IFDC a mis en œuvre plusieurs Projets : CATALIST I et II, COMRAP, SEW, ISSD, PAN-PNSEB, PAPAB, PSSD, PAGRIS. Ces projets ont toujours mis l’accent sur l’intégration genre en général et la jeunesse en particulier dans leurs mis en œuvre.

Les projets de IFDC ont toujours prôné la prise en compte du genre, surtout via les chaines de valeurs agricoles dans le cadre du soutien du maillon le plus faible qui est la production en renforçant les capacités des jeunes et des femmes autour des champs de démonstration. Mais aussi pour l’instauration des foyers améliorés pour réduire le travail pénible de la femme et des jeunes dans la recherche du bois de chauffage en renforçant les jeunes sur les techniques de carbonisation dans le cadre du projet SEW.

Mme Barikore fait savoir que les jeunes ont adhéré très facilement à ce métier et aussi à la conduite des pépinières sylvicoles et à la gestion des boisements. De même pour les projets ISSD et PAPAB l’implication des jeunes a été pris en considération lors de leur exécution en l’occurrence dans le coaching et accompagnement des entrepreneurs semenciers jeunes émergents et les jeunes ont aussi adhéré très facilement à ce métier. Dans le cadre de PAPAB, une approche PIP (Planification Intégré Participatif) a été initiée au niveau ménage mais aussi au niveau de la colline. Cette approche intègre à fortiori les jeunes d’autant plus qu’elle est fondée au sein du ménage dont l’homme, la femme et les enfants en âge adulte ont un rôle à jouer dans la conception et la mise en œuvre du PIP.

Aujourd’hui dans le cadre des projets en cours dont PAGRIS et PSSD, les deux projets intègrent le genre et en particulier la jeunesse

Les activités réalisées dans le cadre d’implication des jeunes et des femmes dans la mise en œuvre du projet PSSD comme le fait savoir Mme Barikore sont entre autres le renforcement des capacités des jeunes dans l’entreprenariat semencier à travers les champs de promotion et de démonstration, l’initiation au micro-emballage pour permettre l’accès aux semences de qualités pour les petits producteurs ayant de faibles moyens financiers, le renforcement du système des marchés semenciers à travers la mise en place des points de ventes de proximité, pour réduire le temps à parcourir pour aller acheter les semences, l’encouragement et la sensibilisation des femmes à investir dans l’entreprenariat semencier et à tous les multiplicateurs de semence à tenir compte du genre dans la mise en œuvre de leurs activités ainsi que l’organisation des mini-foires semencières dans les zones les plus reculées.

Pour toutes ces activités citées ci-haut, 52 % des jeunes ont été touchés par le Projet PSSD

 Dans le cadre du PAGRIS, le genre a été pris en considération dans la mise en œuvre de ses activités.  L’approche ménage qui est le point central de la mise en œuvre des activités du projet est une approche qui permet l’intégration du genre dans ce sens que l’homme, la femme et les enfants en âge adultes sont touchés par les activités du projet. L’approche PIP qui est une approche responsabilisante, motive le ménage qui est constitué en grande partie par les jeunes comme membres de la famille à établir des plans futurs basés sur des objectifs atteignables et par des activités concrètes. Le ménage établie une vision pour l’avenir et un plan de mise en œuvre pour atteindre la vision.

En outre, l’inclusion du genre constitue un pilier essentiel pour garantir l’efficacité et l’équité des interventions du PAGRIS. Consolée Barikore confie : « Qui dit genre implique non seulement les femmes mais aussi les jeunes et autres groupes vulnérables/marginalisés à savoir les vieux, les Batwa, les Albinos, les personnes vivant avec un handicap, etc. »

Ainsi, ajoute Mme Barikore : « Les jeunes sont impliquées dans la mise en place des comités de gestion des sites, participent dans la protection et aménagement des sols (BV et exploitation familiale) et aussi dans l’apprentissage et l’application de la GIFS. Lors des activités de renforcement des capacités, étant donné qu’ils sont majoritaires dans les animateurs relais choisis pour accompagner les bénéficiaires du projet, les jeunes prennent le devant aux formations sur les thèmes techniques de restauration de la fertilité des sols et sur les thèmes transversaux comme l’élaboration et la mise en place de l’IPP, leadership transformationnel ainsi que sur le genre avec l’outil arbre photo du ménage. »

Dans toutes ses activités, le Projet PAGRIS a touché 99 576 petits exploitants agricoles dont 46584 jeunes de moins de 35 ans, ce qui équivaut à 46.78% des jeunes

Comme l’indique Mme Barikore, le projet a aussi soutenu les jeunes élèves et étudiants à travers la formation des jeunes élèves des ITAB (Karusi et Mahwa) et des CEM (Kaburantwa et Kibere) sur les approches PIP, GIFS. Leur implication dans la mise en place des IPPs, dans les visites d’échange d’expérience sur les bonnes pratiques agricoles, etc. « 137 jeunes élèves ont été formés sur ces approches dont 60 filles et 77 garçons. La mise en œuvre des IPP par ces jeunes élèves a permis de les transformer en outil didactique dans la transmission des connaissances et modèle de rayonnement dans son milieu environnant. »

Le projet a également appuyé les jeunes bacheliers ou étudiants en master (FABI, UNG) pour conduire des recherches   à travers des sujets de stage ou de mémoire sur des thématiques fertilités des sols.  « 9 étudiants mémorants et 7 étudiants stagiaires de l’Université du Burundi, 10 étudiants mémorants de l’ENS ainsi que 4 étudiants mémorants de l’Université de Ngozi ont été appuyé par le staff du projet PAGRIS pour conduire leurs travaux de recherche »,indique Mme Barikore

L’heure est au bilan, martèle Consolée Barikore, IFDC, à travers ses projets, renforcera davantage l’implication des jeunes dans leur mise en œuvre afin que cette force soit valorisée au profil du développement du pays et plus spécifiquement dans le monde rural.

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