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Confinement : « On pourrait se tromper et se croire en vacances, mais hélas non ! »

Afin de limiter la propagation du Covid-19, la suspension des cours décidée dans nombreux pays et la mise en place d’un enseignement à distance a quelque peu bousculé le mode de vie des étudiants. Akbar Selemani, jeune burundais qui suit une Licence de mathématiques à l’Université Libre de Bruxelles, se livre …

Voilà qu’un mois s’est écoulé depuis la fermeture de tous les établissements d’enseignement en Europe. En Belgique, le gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles a déjà annoncé que cette mesure se prolongera jusqu’à la fin du quadrimestre en cours (le 10 juillet prochain). Tous les cours dispensés en présentiel sont désormais suivis en ligne, via des visioconférences, des podcasts ou des syllabus envoyés par les enseignants sur différents espaces numériques de travail.

« Je suis aujourd’hui obligé d’étudier et de travailler depuis mon domicile. C’est une situation qui, à priori, peut sembler réjouissante, mais dans les faits n’est qu’épreuve. On pourrait s’y tromper et se croire en vacances, mais hélas non ! Les profs sont là. Non pas physiquement, mais ils sont là dans la dizaine de courriels que je reçois quotidiennement. Mise à jour de cours, horaires des appels de groupe, devoirs et projets à remettre, je m’écroule sous les notifications de ma boîte de réception, et j’ai perdu le fil des informations qui me parviennent tous les jours », commence le jeune étudiant.

Outre les avalanches de messages, les bugs techniques sont devenus le gros de soucis du quotidien des étudiants : « Entre un ordinateur qui ne coopère pas, ou un WiFi récalcitrant, parfois c’est difficile de maintenir le cap. Surtout depuis que dans mon université, les autorités ont officialisé la tenue des sessions d’examens en ligne. Il serait très mal venu qu’un bug survienne au cours d’un examen, qu’il soit écrit ou oral. Alors que notre charge de travail ne fait que croître, mes pensées vont à tous les étudiants qui doivent partager un ordi à trois ou quatre. »

L’emploi du temps devenu un véritable capharnaüm

« Avec le confinement, j’ai perdu la notion du jour et de la nuit. Je travaille quand le courage me vient et dors quand mes paupières m’y forcent. Dans ma liste de choses à faire, il y a encore ce devoir de calcul différentiel et intégral que je voulais commencer la semaine dernière. Il y’a aussi le projet de calcul numérique que je m’étais promis de démarrer avant mi-avril. J’avais aussi prévu de me remettre au sport et de lire plus. Mais il n’en est rien, la procrastination est désormais ma seconde nature. J’ai l’impression que le travail a triplé. »

Aujourd’hui, le seul souhait de Selemani : voir cette pandémie disparaître et retrouver une vie normale. « Je me suis rendu compte que sortir pour aller à l’université n’était pas si éprouvant que ça. Rester devant un ordinateur 12 heures par jour, l’est plus. J’ai appris que rester à la maison n’augmente pas nécessairement la productivité. Seule la volonté et la discipline comptent. En attendant, je prends mon mal en patience et je reste à la maison, comme participation à l’effort collectif dans la lutte contre le nouveau coronavirus. »

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