Bien qu’aucun cas du Coronavirus n’ait été encore déclaré au Burundi, les multiples conséquences de cette pandémie qui se propage dans le monde n’ont pas manqué de bousculer le week-end à Bujumbura, mesures de prévention obligent. À l’exemple de la compétition 100 % humour organisée par l’Institut Français du Burundi et Now Creative, qui clôturait la formation d’une semaine de 16 jeunes talents de l’humour. Retour sur un événement qui n’était pas ouvert au public.
Sans surprise c’est une ambiance de chapelle qui rappelle le recueillement d’un vendredi saint qui règne dans la salle de spectacle de l’IFB ce 20 mars. Michael Sengazi animateur de la soirée rappellera dans son discours introductif ː « On est que 25 personnes mais on va faire du bruit comme si on était 25 mille. C’est compris ? Vous allez vous espacer à plus d’un mètre. C’est pour question de notre santé vous savez ». Un discours accueilli sous des acclamations peu audibles. Tout le monde s’attend à ce moment-là à une partie sèche, une soirée bâclée. Les jeunes comédiens qui pour la majorité vont se produire pour la première fois sur scène s’en sortiront-ils indemnes ? Un public et une ambiance agréable sont capitales pour une performance réussie.
Révélations et baptême de feu des jeunes talents
La soirée animée par le tandem Hervé KImenyi et Michael Sengazi à coup de blagues les unes plus drôles que d’autres ne tardera pas à prendre son envol. Les 16 jeunes comédiens dont 6 filles vont se produire devant un jury très qualifié composé par le très illustre humoriste du Parlement du rire Michel Gohou, le comédien burundais Alfred Aubin Mugenzi « Kigingi » et Larissa Nderagakura animatrice culturelle à l’IFB.
Alliant sobriété et subtilité, autodérision et ingéniosité les jeunes en déficit du public s’en sortiront sans coup férir. Se montrant effervescents, chacun abattant ses cartes avec brio, arrivent tous à impressionner la dizaine de personnes présente dans la salle. « C’est à vrai dire un baptême de feu, mais je trouve qu’on s’en est sorti plutôt pas mal, j’ai adoré le défi. c’est ça aussi être humoriste savoir s’adapter à toutes les situations » commentera par après la plus jeune des humoristes en herbe, Mugisha Naomie,16 ans.
Lorsqu’arrive le moment de décerner les certificats, le public n’a pas vu le temps passer, d’autant plus qu’il a eu en bonus les prestations de Michel Gohou et Kigingi, avant de passer à la proclamation du podium. Raïssa Katara sera sacrée championne de la première édition de cette compétition, suivie par Nice Caillie Ineza et Igiraneza Anniv. Les trois gagnants ont tous eu droit à une enveloppe d’encouragement dont la somme n’a pas été dévoilée au public.
Expliquant l’objectif de la formation, Ikoriciza Blaise Rasko, CEO de Now Creative et l’un des organisateurs de la compétition a indiqué qu’il était question de pourvoir au Burundi et à toute l’Afrique des comédiens de qualité ː « il y a beaucoup de monde dans d’autres domaines d’art mais dans la comédie on voit toujours les mêmes visages. Notre objectif est de former une autre génération de comédiens qui puissent assurer la relève et rayonner sur la scène internationale. Pour cela, Nous comptons organiser de telles formations chaque année. Now Creative leur a créé un groupe appelé Now Comedy Club pour qu’ils puissent se rencontrer régulièrement, échanger et s’améliorer ».
Au terme de la soirée Michel Gohou a quant a lui confiéː « avec le potentiel que j’ai vu dans ces jeunes, c’est sans doute qu’on entendra dans l’avenir parler des comédiens burundais partout en Afrique ». Un vœu réaliste ? Time will tell.
Notons enfin que la compétition a été retransmise en direct sur les plateformes Facebook et YouTube de l’IFB.