Cultivateur de légumes et à la tête des coopératives regroupant les vendeurs de légumes et de fruits à Nyabiraba, Benjamin se bat bec et ongles pour sensibiliser les jeunes à travailler en association et rentabiliser le secteur agricole.
À Nyabiraba, Benjamin Manirambona est parmi les personnes les plus connues. À côté de son métier d’enseignant, il a pu créer, en s’associant à d’autres jeunes, une trentaine de coopératives regroupant les jeunes producteurs et vendeurs de légumes et de fruits le long de la route principale de Nyabiraba. Pour lui, travailler en solo est une grande perte vu que les récoltes individuelles ne sont pas aussi abondantes pour se suffire. Ainsi, les jeunes issus de ces coopératives cotisent mensuellement une somme allant autour de 5000 fbu et des petits crédits sont régulièrement offerts aux membres.
Un centre pour jeunes serait le bienvenu
Nyabiraba, comme la plupart des communes du pays, regorge de jeunes. Manquer un centre d’encadrement et d’échange pour jeunes est un des défis de la commune. C’est une des grandes missions que s’est fixées Benjamin. Il développe : «Il nous faut un centre pour jeunes. Nous qui vivons à quelques kilomètres de Bujumbura, la plupart des jeunes ne rêvent que de quitter leur maison pour le bonheur incertain de la ville. Or, si nous avions un centre exclusivement dédié aux jeunes, il y aurait des rencontres régulières pour échanger sur les questions qui freinent l’épanouissement des jeunes».
Renforcement du leadership, une bonne voie de sortie
Le lead étant dans sa peau, Benjamin Manirambona prévoit de l’inculquer à ses frères. Lui qui appartient à l’ONG Search For Common Ground (SFCG) et qui pilote le projet Soutenir les femmes leaders d’aujourd’hui et de demain pour faire avancer la paix au Burundi, il trouve que désormais les jeunes et les femmes de Nyabiraba vont avoir des modèles à suivre. Pour lui, former les nouveaux leaders est un atout considérable et surtout que d’ici une année, les élections vont être d’actualité. «La période électorale est très difficile à gérer. Mais heureusement, avec ce projet, la plupart de nos jeunes et des femmes auront assez de compétences pour bien gérer les tensions qui subviendraient, en usant de plusieurs stratégies de gestion de conflits car, osons le dire, les conflits sont souvent inévitable. Il est alors pertinent de savoir bien les gérer», assure-t-il.