Huit mois après le début du programme « Notre argent, nos droits », lancé par la Parcem (Parole et Action pour le Changement de Mentalité), le premier projet a vu le jour ce 07 mars 2023 autour de la transparence budgétaire. Pendant 10 ans, la Parcem va accompagner le gouvernement dans sa politique de bonne gouvernance budgétaire…
Selon le classement de l’organisation International Budget Partnership fait en 2021 pour 120 pays, le Burundi occupe la 112ème place avec une note de 24/100 en ce qui est du contrôle budgétaire. Pour la transparence budgétaire, il prend la 108ème place avec une note de 9/100 tandis qu’il est classé le 100ème de ces 120 pays concernant la participation publique dans l’élaboration et la gestion du budget.
De part ce mauvais classement, le Burundi, note la Parcem, vit actuellement une situation économique préoccupante (manque de devises, inflation galopante, chômage…), qu’il faut mobiliser d’autres contributions multiformes au-delà de la simple manifestation de volonté et quelques réformes que le gouvernement ne cesse d’engager ces derniers jours.
Quid du programme « Notre argent, nos droits » ?
Malgré différents documents élaborés par le gouvernement pour guider la planification du développement, Faustin Ndikumana, le directeur national de la Parcem, estime que l’on ne saurait parler de bonne gouvernance sans s’appuyer sur la bonne gestion budgétaire. « Avec le programme Notre argent, Nos droits, la Parcem veut donner son coup de main au renforcement de la transparence budgétaire », précise M Ndikumana.
Ce programme de 10 ans, poursuit-il, se veut ambitieux tout en apportant un appui tangible à d’autres initiatives déjà entreprises par le Burundi depuis des années. Ici, il s’agit notamment de la stratégie de gestion des finances publiques s’inspirant de l’évaluation PEFA (Evaluation des Finance Publiques et Responsabilité) – la deuxième évaluation PEFA est d’ailleurs en cours-, une loi sur la gestion des finances votée en 2008 suivie d’un décret sur la gouvernance budgétaire ainsi que la nouvelle réforme d’instaurer le principe de budget programme.
Pour bien mener sa mission, le programme a lancé 07 mars 2023, le tout premier projet de son programme. Ledit projet est intitulé « Gouvernance budgétaire renforcée comme préalable à la relance économique » et a pour objectif de rehausser d’abord la note du classement ci-haut cité, ce qui se fera à travers le renforcement de la participation du public, la disponibilité des informations budgétaires et un contrôle cohérent. Et Faustin Ndikumana de préciser : « Chaque Burundais doit comprendre, s’impliquer et être informé en temps réel et à toutes les étapes que suit le processus d’élaboration du budget. »
Ainsi au bout du projet, Parcem espère que le Burundi aura renforcé sa crédibilité sur la capacité de gestion budgétaire et pourra alors mobiliser des appuis financiers consistants auprès de ses partenaires, un atout pour faire face aux problèmes de financement du développement du pays.
L’assurance pour parvenir à tout cela
Devant un parterre des journalistes et représentants de plusieurs hauts cadres des services étatiques qui se questionnaient sur la capacité dont dispose la Parcem pour influencer les pouvoirs publics là où certains organismes compétents comme la Cour des Comptes et le Parlement semblent avoir connu quelques échecs, Faustin Ndikumana a lâché :
« Le penseur politique Montesquieu a écrit sur la séparation des pouvoirs cela fait des siècles. Aujourd’hui, c’est sa formule qui s’applique partout. Cette force invisible qui agit sur les politiques des États a toujours existé. Croyez alors en notre action. »
Durant l’implémentation du projet, des formations sur l’élaboration du budget de l’Etat et des notions connexes seront dispensées au public, à commencer par les journalistes.