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Belly Hervé Dushime : une réputation d’un grand arbitre de basketball à 23 ans seulement…

Le jeune Belly Hervé Dushime vient d’être nommé au poste de président de la Commission en charge des compétitions au sein de la Fédération de Basketball du Burundi (Febabu). Une distinction pour le moins surprenant car récompensant le mérite, les compétences et le dévouement d’un jeune arbitre, l’un des plus justes sur le sol burundais. Portrait.

L’arbitrage, un des métiers les plus impénitents : vous devez prendre des décisions immédiates, rester diplomate, tranchant et impartial en même temps, sans oublier de faire preuve d’une concentration sans faille. L’arbitrage, un métier où vos moindres faits et gestes sont scrutés par des milliers de gens. Enfin, l’arbitrage, ce métier dont l’exigence contraste fortement avec la personnalité de Belly Herve Dushime, jeune de 23 ans, courte taille, frêle et un sourire qu’on hésiterait point de qualifier de naïf.

Et pourtant, Le natif de Nyamugari à Gitega réussit depuis plus de 3 ans à se frayer un chemin dans le pré-carré du corps arbitral du basketball burundais, et désormais des responsabilités semblent lui courir après. 

Ceux qui ne l’ont pas encore vu à l’œuvre pourraient se dire que la Febabu est dans la surenchère en confiant de telles responsabilités à un jeune homme de seulement 23 ans. Ils auraient certainement tort.  Bien qu’encore jeune, l’originaire de Gitega gère désormais en parallèle 2 commissions en charge des compétitions, celle de la Febuhand (Fédération Burundaise de Handball) et plus récemment celle de la Febabu. Et tout cela, il le manage parfaitement avec ses fonctions d’arbitre dans les 2 mêmes disciplines (handball et basketball).

Le basketball, une histoire de famille

Il faut mentionner que l’homme au sifflet est issu d’une famille de basketteur: « Mes oncles étaient des pratiquants de haut niveau. Mon père quant à lui, a coaché le club Imbeya l’une des équipes leaders dans la formation des talents de la Province Gitega. Peut-être que c’est de là que je tire ma passion pour ce jeu ».

Belly raconte que dans sa tendre enfance, les terrains de basketball étaient ses endroits préférés: « Je trouvais beaucoup de plaisirs en assistant aux matchs. La passion sportive, particulièrement le basketball est née de là ». Par ailleurs, il partage qu’il a commencé à avoir l’envie d’être arbitre dès 2014 après avoir contracté une blessure au genou qui lui a empêché de poursuivre sa carrière de basketteur. Après des stages et des formations réussis en arbitrage au sein de la Febabu, il sera lancé dans le grand bain à 18 ans en 2017.

Mais, dis-nous Belly, c’est quoi ton secret pour être un bon arbitre ? « Un arbitre, pour être bon, il doit faire du règlement de basketball son livre de chevet. Partout où je vais, je l’emmène avec moi. C’est ma Bible », reponse d’académicien car Belly Hervé Dushime n’est pas seulement homme à courir sur le terrain. Mais bien plus aussi, il a une tête bien faite. Ancien capitaine du Club de Génies en Herbe au Lycée Notre Dame de la Sagesse de Gitega (Ex-CND), cet amoureux de la culture générale fait actuellement son master en Science de l’Education et de la Formation à l’Institut d’Education Physique et du Sport (IEPS). Son cursus académique, confie-t-il, lui donne l’occasion de bien comprendre l’esprit sportif et lui est d’une si grande utilité dans sa carrière d’arbitre sportif.

L’arbitrage, un métier loin d’être facile

Contrairement à certains amateurs sceptiques de l’arbitrage Burundais qui tentent d’expliquer que le niveau actuel de l’arbitrage est bas comparé aux années antérieures, Belly Hervé voit le contraire: « Certes il y’a des erreurs qui nous arrivent en tant qu’humains, mais nous évoluons plutôt pas mal ».  Le jeune arbitre pourrait bien avoir raison, puisque récemment, la Fiba a augmenté le nombre du corps arbitral burundais qui presteront dans les compétitions régionales, passant ainsi de 1 à 4 officiels.

Belly Hervé Dushime: « Quand j’arbitre un match, j’essaie d’être le plus juste possible »

Selon Belly Hervé, chaque weekend, les arbitres exercent un des métiers les plus difficiles. Pendant 40 minutes ou plus (durée d’un match de basketball), « ils doivent prendre une centaine de décisions et ne sont autorisées de faire la moindre erreur. La moindre erreur nous expose à de multiples insultes, aux sifflets et contestations émanant tantôt du public, tantôt des dirigeants des clubs.  Même les bonnes décisions sont parfois contestées. »

Et de déplorer: « On aura beau appliquer le règlement à la lettre mais, il y aura quelques supporteurs qui viendront te crier à la figure : « oh voleur, tu aimes nous voir perdre ». »

Avec un niveau de brevet 1er degré en poche, il espère continuer à s’améliorer, et un jour atteindre le niveau international d’arbitre FIBA : « Actuellement, je suis à un niveau satisfaisant, chose qui ne m’empêche pas de rêver plus grand. La finalité est d’être arbitre Fiba, et pour y arriver, je dois avoir le brevet de niveau 2 du Burundi, le niveau régional, avant de faire le dernier niveau ». Pour lui, tout n’est que persévérance et travail assidu. Retenez bien son nom : Belly Hervé Dushime !

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