Le Burundi est un pays qui encourage l’entrepreneuriat précoce chez les enfants. Cependant, les parents et les éducateurs sont confrontés à un dilemme: comment encourager les enfants à devenir des entrepreneurs tout en leur permettant d’avoir une éducation formelle de qualité ?
Dans notre précédente publication, nous avons partagé l’inspirante histoire de Don Destin Igiraneza, un jeune entrepreneur de 14 ans de Nyamatovu, dans la province de Mwaro au Burundi. Une fascinante histoire qui a suscité beaucoup de réactions.
Pour offrir une meilleure compréhension de cette réussite entrepreneuriale précoce, Jimbere a décidé de croiser les commentaires sur cet adolescent soutenu par UNICEF Burundi à travers son programme « Creatable » avec le regard d’un expert en enfance, afin de fournir un éclairage plus complet.
Priorité à l’entrepreneuriat ou à l’éducation ? Les avis de l’expert en enfance
Charles Nzeyimana, expert en enfance au sein de l’UNICEF Burundi, adhère à une approche novatrice en matière d’entrepreneuriat et d’éducation. Selon lui, ces deux domaines doivent aller de pair, particulièrement dans un pays où le taux de chômage est alarmant.
En initiant les enfants à l’entrepreneuriat dès leur plus jeune âge, on leur offre les moyens de réussir et de ne pas sombrer dans le piège du chômage qui guette nombreux de leurs jeunes pairs. « Pour encourager l’entrepreneuriat précoce chez les enfants, il est crucial de proposer des activités pratiques et adaptées à leur âge. Cela permet aux enfants de découvrir et de développer de nouvelles compétences tout en se sentant motivés pour en apprendre davantage« , précise-t-il.
L’avenir du Burundi dans ses enfants-entrepreneurs ?
Nombreux sont ceux qui s’interrogent sur la priorité: éducation en premier lieu, ou entrepreneuriat? Selon l’adage burundais « imigere ibiri ntitereka« , il semble difficile de prétendre faire les deux en même temps. C’est pourtant le défi que relève Charles Nzeyimana. A ses yeux, la réussite en affaires ne doit pas se faire au détriment de l’éducation formelle: « Les parents et les éducateurs ont la responsabilité de guider les enfants désirant entreprendre tout en veillant à ce qu’ils continuent de bénéficier d’une éducation de qualité. »
Expérience d’ailleurs: le parcours du Canada dans la promotion de l’entrepreneuriat chez les enfants
Nzeyimana milite également pour une révision des méthodes d’enseignement, afin que les programmes éducatifs proposent une variété d’activités théoriques et pratiques, en particulier dans les domaines de la science, de la technologie et de l’entrepreneuriat: « Des conseils éclairés pourraient ainsi permettre d’encourager les plus jeunes à développer leur créativité et leur sens de l’initiative, au service d’un avenir plus prometteur et épanouissant. »
En stimulant leur esprit créatif et en les préparant à relever les défis socio-économiques de demain, on ouvre la voie à de nouvelles formes de citoyenneté engagée pour le bien-être et orientée vers les solutions aux défis dans les communautés. Certes, la route sera longue et semée d’embûches, mais le potentiel est immense.