Le récent Sommet des chefs d’Etats Africains et les USA vient de donner un nouvel élan au partenariat commercial entre le continent et le pays de l’oncle Sam à travers le programme AGOA (African Growth Opportunities Act). Le Burundi fraichement réadmit, compte tirer le maximum de profits dans cette plateforme commerciale mais des préalables s’imposent.
Certaines conditions et critères doivent être remplis pour effectuer des échanges commerciaux avec les Etats-Unis, lâche l’économiste Jean Prosper Niyoboke. Le Burundi doit, explique-t-il, montrer qu’il a des capacités d’écouler ses marchandises dans cette grande puissance mondiale : « Cela passe par des procédures de vérification des normes de qualité, notamment par la certification des produits, et des contrats de partenariat commercial basés sur une capacité des produits à exporter sur une échelle de temps donné. »
Pour rappel, la loi Agoa permet aux pays de l’Afrique Subsaharienne d’exporter plus de 7.000 produits sur le marché américain sans droit de douanes, moyennant une faible fiscalité pour certains produits importés des Etats-Unis.
A cet effet, poursuit M. Niyoboke, il faut une redynamisation des organes chargés de la normalisation et du contrôle de la qualité. En outre, il y’a nécessité de rendre compétitifs les entreprises publiques et privées locales : « Les acteurs locaux notamment ceux regroupés dans les coopératives doivent être des professionnels c’est-à-dire qu’ils doivent travailler dans le souci de satisfaire la demande locale et extérieure. »
Outre ses exigences, ajoute cet économiste, le Burundi doit mettre en œuvre des actions allant toujours dans le sens du respect des droits humains notamment les normes de l’Organisation Internationale du Travail (OIT) qui protègent les travailleurs. L’autre condition, insiste-t-il, consiste en la vérification de l’application effective du droit de propriété : « Les partenaires commerciaux doivent être rassurés quant au respect du droit d’auteur, surtout en évitant les contrefaçons. »
Les opportunités pour le Burundi
Ce que le Burundi peut proposer par rapport aux sensibilités des américains doit être en quantité et qualité meilleure. « L’or, le nickel et les terres rares burundais nécessaires dans la fabrication des produits électroniques, attisent les convoitises de certaines puissances, et c’est à nous d’en profiter pour nouer des partenariats stratégiques avec les USA afin d’en tirer le maximum de profits en termes d’investissements », glisse Muyoboke.
Des réformes dans certaines filières doivent avoir lieu afin de permettre la relance : « Le thé et le café doivent être certifiés afin d’être compétitifs sur le marché international. Par-dessus le marché, il faut mettre en place une plateforme public-privé opérant dans ces secteurs afin de relancer cette filière, qui peine à décoller », suggère-t-il
Le Burundi doit aussi miser sur ces potentiels touristiques et d’autres domaines comme l’horticulture. L’Etat doit aménager les infrastructures et mettre en place des politiques d’incitation et de protection des investisseurs étrangers. En outre, ce sont ces derniers qui viendront relancer ces secteurs et permettre un flux élevé des investissements directs étrangers qui font défaut aujourd’hui, analyse Jean Prosper Niyoboke.