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Slam: l’art au service de l’environnement

Ce samedi 30 novembre, la scène de l’Institut français du Burundi (IFB) s’est transformée en terrain d’« affrontement » des slameurs chantres  l’adaptation au changement climatique. C’était lors de la finale du tournoi de slam organisé par le Giz sur ce thème.

Dans le cadre de son projet ‘’Action au Changement Climatique et à la protection de l’Environnement et des Sols’’, ACCES en sigle, Giz a lancé un tournoi de slam dans le but d’éveiller la conscience des jeunes à lutter en faveur de l’adaptation au changement climatique. Les slameurs se sont livrés à des véhémentes joutes oratoires et n’ont pas failli à leur réputation. Ils ont ressorti l’artillerie lourde. Sur fond d’un lyrisme envoutant et des mots touchants interpellant sur l’urgence de la prise de conscience du changement climatique, les jeunes ont donné le meilleur d’eux-mêmes. Au terme de cette compétition, le public sous le charme de cette poésie à fleur de peau semblait acquis à la cause.

Au total 47 slameurs avaient soumis leurs textes, mais le filtre du jury n’a retenu que 20 pour la grande finale qui, par ailleurs, été agrémentée par les magiciens du groupe Magic Guards et  le groupe Afro Music Band.

A la fin, c’est Paterne Bulakali qui a remporté haut la main la finale et a gagné le grand prix de ce tournoi, c’est-à-dire un ordinateur portable.  Gretta Karly Ineza est sortie 2ème et est rentrée avec un téléphone Android Samsung S5. C’est Fleurette Dukenguruke qui a complété le podium et a bénéficié d’un enregistrement audio de son texte, les 2 premiers ayant eu droit à un enregistrement vidéo que les 2 premiers ont eu aussi en plus de leurs prix.

Le Burundi n’est pas épargné : 2170 personnes affectées, 3770 hectares endommagés en mars 2019

L’air festif de la soirée n’a pas pour autant occulté le fait que le changement climatique est devenu un problème mondial récurent.  Plusieurs vies ont déjà été emportées à cause des catastrophes naturels   liées au changement climatique. Il faut noter que le Burundi n’est pas été épargné. 2170 personnes ont été affectées par les pluies diluviennes de mars 2019 tandis que 3770 hectares de champs de culture ont été endommagés. En 2014, les pluies torrentielles avaient fait près d’une centaines de morts à Gatunguru et ses environs. Une évidence : l’homme continue de détruire la nature alors que les conséquences de cette nuisance sont déjà là : les canicules, les inondations, les sècheresses et les cyclones, d’après les experts. Mais on continue de faire la sourde oreille.

Pour Paterne Bulakali, l’heureux gagnant du 1er prix, son message ou plutôt son cri d’alarme est clair : « On doit agir maintenant afin de préparer un avenir sain aux générations prochaines ». Il a raison car, comme dit, ‘’qui remet à demain ce qu’il peut faire aujourd’hui trouvera malheur en chemin

Fleurette Dukenguruke la gagnante du 3ème prix préfère elle faire siens les propros de l’ancien président Jacques Chirac : « Dans un environnement qui change, il n’y a de plus grand risque que de rester immobile. L’adaptation est une condition sine qua non à la survie de l’espèce humaine sur cette terre. »

Pour le collectif Jewe Slam, c’est un plaisir de voir que « des organisations commencent à considérer le slam comme un outil efficace de sensibilisation sur des thématiques très importantes comme celles-là », a souligné Prince Charmant Iradukunda un des coordinateurs du collectif.

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