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Et si on impliquait toute la communauté autour des questions des jeunes ?

Du 17 au 18 juin, Cordaid a organisé dans la commune Bugenyuzi, en province Karusi, une séance de sensibilisation sur l’Approche globale de la colline (AGC) pour un programme de santé sexuelle de la reproduction des adolescents et des jeunes (SSRAJ). L’objectif est de créer des comités soudés et participatifs à tous les niveaux de la vie de la communauté, ceci dans l’optique d’agir à l’unisson contre les problèmes qui hantent la jeunesse.

Avant le lancement des activités, à lire sur les figures, de l’impatience. Bien plus, de la zizanie. Les parents dialoguent dans leurs coins, autant font les jeunes. Cinq collines pilotes de la commune, Ruharo, Rwimbogo, Mugoboka, Rusasa, et Kabwira, ont pris part aux activités :  représentées par une vingtaine de participants chacune, les jeunes, les parents, les administrateurs locaux, les éducateurs scolaires, les leaders religieux et les agents de santé communautaire.

Benjamin Nduwumuremyi, qui assure le suivie et évaluation du programme, coordonne l’activité de Cordaid et joue les rassembleurs, avant de débuter les activités : une forme de face à face, positive si l’on peut dire ainsi, est lancée. « L’approche participative », est le maitre mot. Les parents s’ouvrent en premier, le respect de grandeur oblige. Le débat introductif étant la perception des jeunes et des parents sur les problèmes de SSRAJ.

« Le comportement de nos enfants dépasse l’entendement. Leur façon de réfléchir, de préparer leur avenir est très loin de nous satisfaire. Ils ne voient que les choses matérielles, passagères. Ils n’ont pas cette tranquillité qui nous caractérisait », glisse un monsieur, la soixantaine, l’air assez sérieux. A quelques mètres de lui, une femme, gravitant la cinquantaine, y va directement : « Ils n’ont aucune éducation. Ils prennent nos conseils pour des histoires dépassées par le temps. ».

Prenant le bail, les jeunes ne vont pas manquer de faire un mea culpa sur certains comportements indignes, tout en mentionnant néanmoins un manque de dialogue parents-enfants, et des lieux éducatifs dans lesquels les jeunes se sentiraient plus épanouies qu’à la maison. « Dire qu’il est facile d’aborder avec nos parents les sujets liés à la sexualité, la santé reproductive, … serait un mensonge cru. Il y’a un certain manque de confiance, ou de connexion entre parents et enfants, et c’est un peu logique quand on est conscient de la façon dont notre communauté est construite. Les mœurs, la culture, les coutumes ne facilitent pas cette symbiose. ». Indique Emelyne Nshimirimana, la vingtaine, volontaire dans le programme Menyumenyeshe.

Sur tous ses questionnements, Nduwumuremyi tranquillisera : « Avec la participation de tout un chacun, tous ces manquements ne seront plus que de l’histoire ancienne. C’est la mission principale de nos activités, l’objectif de cette séance. Nous allons trouver des solutions à toutes ces doléances, et pouvoir même exporter ces solutions ailleurs, afin de créer un environnement sain, sécurisé et propice à la sante de la reproduction des adolescents et des jeunes. »     

Des comités représentatifs …

« Ici réunis, nous sommes la garantie que notre communauté est dans le droit chemin quant à l’autonomisation des activités collinaires au niveau de la promotion de la santé de la reproduction des adolescents et des jeunes. Il faut que les jeunes aient accès à l’éducation et information à ce sujet, un environnement sain et sur, un accompagnement adéquat. Pour ce, les comités que nous allons nous même ériger qui impliqueront également les leaders, vont assurer une bonne coordination entre tous les acteurs, la preuve de la pérennité du programme, afin de protéger les jeunes. » Annonce Eric Niyokwizera, facilitateur du jour, un des coachs provinciaux à Karusi et Cankuzo pour le compte de SWAA-Burundi.

Ainsi donc, au centre des structures érigées se trouvent les jeunes. Au sommet, les chefs collinaires assurent la coordination en étroite collaboration avec les responsables religieux, les éducateurs scolaires, les parents, et les agents de santé communautaire.  Un plan d’action bien élaboré sous consensus, servira de guide pour l’exécution des activités, dans un agenda bien précis.

Pour Mariam Ngenzahayo, parent et membre du comité collinaire, cette nouvelle stratégie permettra de ne plus agir en solo, mais de trouver des solutions convenues par tous les intervenants de la communauté, à commencer par les premiers bénéficiaires, les jeunes. Quant à François Ntwari, religieux, cette nouvelle approche permettra au corps religieux soit de travailler en étroite collaboration avec le domaine médical dans la gestion de la santé des jeunes, chose qui n’était pas coutume.

Pour rappel, le programme Menyumenyeshe, financé par l’Ambassade du Royaume des Pays-Bas au Burundi, est mis en œuvre par les membres du consortium Cordaid, Care International Burundi, UNFPA, et Rutgers. Cordaid exécute ce programme dans 8 provinces : Karusi, Cankuzo, Mwaro, Muramvya, Rutana, Bururi, Makamba et Rumonge.

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