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La rumeur : simple divertissement ou danger public ?

A l’ère d’internet où il est de plus en plus difficile de démêler le vrai du faux, une rumeur peut plonger un pays dans un gouffre. Pour éviter un tel scenario, Dr Hélène Mpawenimana, chef du département de journalisme et communication à l’Université du Burundi suggère à l’autorité publique de donner la « vraie » information à temps et à tout un chacun d’être responsable dans sa communication.

Qu’est-ce qu’on peut entendre par rumeur ?

Par rumeur, on peut entendre une information généralement transmise de bouche à oreille, une information dont l’origine est incertaine ou inconnue mais qui se répand dans le public, comme par exemple des rumeurs de guerre, des rumeurs sur les prix des denrées alimentaires, des rumeurs en rapport avec la pénurie du carburant, etc.

Quelles sont les conditions favorables à la propagation des rumeurs ?

La toute première condition favorable à la propagation des rumeurs c’est l’absence d’une information vraie. Sur base de la situation qui règne, par exemple l’insécurité ou la situation économique critique, l’épidémie ou la pandémie, bref tout phénomène attaquant la sécurité d’une communauté ou d’un pays, des fausses informations peuvent être publiées et avoir des effets néfastes sur la communauté tout entière voir même le pays tout entier.

Quel a été l’impact des rumeurs  durant les périodes difficiles qu’a connu le pays ?

Dr Hélène Mpawenimana: Chacun doit être responsable de ses communications

Pendant les périodes difficiles qu’a vécues le pays, des effets négatifs basés sur les rumeurs ont été observés. On peut citer les familles qui ont fui le pays, des fois sans savoir pourquoi, juste parce qu’on leur avait dit qu’une personne a été tuée sur une colline X. Peut-être que la personne a été tuée parce qu’elle tentait de voler et on a attribué ce crime aux militaires ou bien aux rebelles, et la population de cette colline a fui sans savoir exactement la cause alors qu’il n’y avait pas réellement de situation d’insécurité pouvant pousser les populations à quitter leurs collines. Les rumeurs, si je peux le dire ainsi, habillent sa victime d’un costume qui ne lui va pas mais qui devient son identité aux yeux des autres. Donc les rumeurs cherchent à critiquer ou bien à donner une information fausse sur l’autre, de façon que la nouvelle information qui est la rumeur propagée, soit considérée comme vraie par les destinataires. Toujours au chapitre de l’impact des rumeurs, nous pouvons dire qu’elles permettent à ceux qui les propagent de semer la zizanie parce que ça peut être pour eux l’occasion d’arriver aux objectifs escomptés depuis tant d’années. Alors ils profitent de cette situation de rumeur pour faire leur sale besogne.  

Alors quelle est la stratégie pour réduire la fabrication et la propagation des rumeurs ?

Étant dans un pays vulnérable, dans un pays fragile, dans un pays qui a été secoué par pas mal de périodes de conflits, la toute première stratégie à mettre en pratique par les autorités, je parle des autorités en premier lieux parce que leur information est prise en considération par la population dans leur vie quotidienne. Ce sont elles qui sont censées détenir toutes les informations et les publier. Alors les autorités doivent être au courant de la vie de la communauté, donner des informations à temps et si des rumeurs ont été déjà publiées, démentir avant que les dégâts ne soient causés. Pour ceux qui reçoivent ces rumeurs, réfléchir si possible faire des investigations avant leur publication. Chacun doit être responsable de ses communications, chacun doit savoir qu’il ne faut pas publier une information dont on doute de sa source et/ou de sa véracité.

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